Mon roi
Suite à une grave chute de ski, Tony (Emmanuelle Bercot) est admise dans un centre de rééducation. Pendant qu’elle suit de longues séances de manipulation douloureuses pour recouvrer l’usage de son genou, elle se remémore son histoire tumultueuse avec Georgio. Une remise en question qui s’avère aussi destructrice que salvatrice.
Le problème de Mon roi, c’est qu'il ressemble moins à un film fini qu'à un brouillon où tous les comédiens ont l'impression de se faire plaisir sans penser au nôtre, sous l'impulsion d'une metteur en scène répétant les mêmes scènes sur tous les tons, les empilant sans véritable colonne vertébrale. À ce côté artificiel, l’impression de lourdeur s’ajoute, appuyée par le parallèle entre la rupture des ligaments croisés de l’héroïne et sa rupture amoureuse.
Un petit supplément d’âme n’aurait certainement pas été accessoire. Mais était‑ce seulement possible avec ces personnages plutôt creux ? On se demande bien d'ailleurs ce que Tony trouve à Georgio, sorte de bo-beauf (mélange de bobo et beauf) bas de plafond et menteur. Dès lors, leur passion destructrice n’a plus guère d’intérêt.
À l’instar de Polisse, le précédent film de Maiwen, Mon roi ne transcende jamais son sujet, ne dépasse jamais le cadre de ce qui est convenu et attendu. Bref, il manque une histoire et du style. À noter, les comédiens sont excellents, à commencer par Louis Garrel, très drôle en total contre‑emploi.
Au final, on pourra revoir De rouille et d’os de Jacques Audiard qui, avec des thématiques similaires, avait autrement été plus généreux avec son sujet.