Mon père est femme de ménage
Armé de ses seize printemps et de ses complexes classiques d’adolescent inhibé, Polo (Jérémie Duvall) vit en banlieue. Entre une mère alitée (Nanou Garcia) et une sœur aînée gentiment nunuche (Alison Wheeler), le jeune garçon penche plus naturellement vers son père Michel (François Cluzet). Unique barrière à cette complicité père‑fils, celui‑ci est femme de ménage.
Rien de pire pour un garçon englué dans l’âge ingrat que d’encaisser la profession pas comme les autres de son père. Et ce souci de l’apparence traité dans un microcosme banlieusard ne cumule rien d’autre que la somme de clichés rebattus maintes fois dans les films sociaux, à savoir, un langage réduit soumis à un accent uniforme, des préjugés exprimés comme des blagues intercommunautaires puis, hélas, l’exploration de l’adolescence, volubile mais creuse, amoureuse mais dépassionnée.
Une fois le tableau de la banlieue pas si infernale que cela brossé, il reste une famille finalement ordinaire, unie ou désunie selon les contrariétés infimes du quotidien. Consensuel à souhait et privé de rythme formel, Mon Père est femme de ménage s’apparente à un de ces téléfilms mous devant lesquels on s’assoupit, sans le moindre scrupule.