Mon chien Stupide
Henri, un écrivain en panne sèche d'inspiration, se lamente que sa femme et ses quatre enfants s'emploient méthodiquement, jour après jour, à briser toute tentative de bonheur et de renaissance artistique alors qu'il ne sait pas encore que les tourments qu'il traverse (et ils sont nombreux : la crise de la cinquantaine, l'amant de sa femme, ses enfants ingrats et défoncés en permanence) le mèneront au grand roman qu'il a toujours rêvé d'écrire. Entre‑temps, un colosse à quatre pattes venu de nulle part va cristalliser toute l'attention ‑et la tension‑ de la maison. Son nom : Stupide. Il est grand, fort et fait la loi dans le quartier. Tout ce que Henri n'est pas.
Après le Brio, subtil film sur la discrimination et l'égalité des chances, Yvan Attal adapte librement le roman de John Fante avec une maladresse qu'on ne lui connaissait pas. Robes de chambre grotesques pour tout le monde, vulgarité à tous les étages, histoire qui tourne en rond à base de plaintes et de complaintes, les atermoiements sans fin de Henri sur le temps qui passe et la vie de couple à l'épreuve du quotidien laissent de marbre.
Pas vraiment aidé par les bribes de vie personnelle que l'on croit déceler à chaque coin de film faute de mieux (sa femme Charlotte Gainsbourg et un de ses enfants jouent dans le film), Yvan Attal ne parvient jamais à trouver le rythme ni le ton génialement fantasque du roman d'origine. Vite le prochain.