par Cédric Melon
02 juillet 2013 - 17h29

Möbius

année
2013
Réalisateur
InterprètesJean Dujardin, Tim Roth, Cécile de France, Émilie Dequenne, John Lynch, Branka Katic, Wendell Pierce, Vladimir Menshov
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

À Monaco, Gregory, un officier des services secrets russes, est sur la brèche : il doit surveiller un puissant homme d’affaires. Pour ce faire, il recrute à distance Alice, une surdouée de la finance. Mais au moment où il doute de son implication, il organise une rencontre et tombe amoureux d’elle. Inexorablement, les sentiments vont dépasser la raison et précipiter leur chute.

Cela faisait longtemps que l’on attendait le retour d’Éric Rochant aux affaires du thriller, genre dans lequel il s'était brillamment illustré en 1993 avec Les patriotes. S’inspirant ostensiblement des Enchaînés, le réalisateur de la série Mafiosa tente ici l'impossible avec panache : faire naître et vivre une passion entre deux personnages aussi froids qu'une rencontre Obama‑Poutine.

À l’instar de la ville où ils évoluent, Monaco, presque tout sonne faux et artificiel : l’accent russe de Jean Dujardin, les compétences financières de Cécile de France, et surtout la scène d’amour calant son rythme sur la lente respiration d'Alice, mais laissant le spectateur de marbre. Cela dit, et c'est tout le savoir‑faire de Rochant, malgré ces écueils « techniques », le film est émaillé d'instants de fulgurance salvateurs.

C'est le cas de la première rencontre entre les deux personnages où les regards échangés sont autant d’étreintes fantasmées qui se reflètent dans l’éclat de leurs yeux, de la scène de l'échange téléphonique dissimulé au nez et à la barbe des bad guys (une merveille de suspense et de tension), de la séquence au cours de laquelle le titre du film est expliqué par un des personnages secondaires, ou encore de la scène de l’ascenseur (beau moment de mise en scène et de découpage).

Bref, Rochant démontre encore une fois qu'il est un grand metteur en scène, même s'il n'est pas parvenu à apporter à Möbius ce petit supplément d’âme, de réalisme et de crédibilité, qui aurait permis au film d'atteindre des sommets.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
03/07/2013
image
BD-50, 108', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Piste Audiodescription
sous-titres
Français, français sourds et malentendants
10
10
image
Une édition Blu‑Ray magnifique rendant grâce à la sublime photographie de Pierre Novion et au cadre léché d'Yves Agostini. Les couleurs sont soulignées avec grâce et précision, la palette colorimétrique se montre généreuse, les contrastes donnent une classe folle à l'ensemble, les scènes de nuit se tiennent à la perfection et l'utilisation massive des gros plans par Rochant permet presque de sentir la peau des personnages. Pas une faute de goût ou un couac technique, du premier au dernier plan.
8
10
son
Avec son débit de 4 Mbps, cette VO 5.1 sait y faire quand il s'agit de travailler avec naturel et précision. Si les rares scènes d'action auraient peut‑être pu être davantage marquées au niveau du caisson (il s'active en fait surtout sur la musique), les multiples ambiances sur les enceintes surrounds et la musique lancinante signée Vincent Morelli (du groupe Syd Matters) confèrent à cette bande‑son une vraie singularité. Tout comme le travail sur les voix, voire les souffles parfois.
7
10
bonus
- Making of (37')
- Rochant et le casting international (4')
- Le ruban de Möbius (2')
- Un grand couple de cinéma (4')
- Débat : Rochant et les bloggeurs de cinéma (15')
Le making of est le cœur de cette interactivité. Les témoignages sont passionnants (surtout celui du réalisateur Éric Rochant) et les images captées sur le vif donnent un bon aperçu de l’ambiance studieuse qui régnait sur le plateau. Les vrais tweets du réalisateur pendant le tournage, affichés ici en PIP aux moments opportuns, traduisent bien l'humeur du cinéaste en temps réel. Le reste de l’interactivité est plus promotionnel et conventionnel, mis à part le petit module sur la façon de travailler avec des acteurs étrangers comme Tim Roth, qui arrivent avec leur vision de leur personnage.
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