par Cédric Melon
12 novembre 2018 - 15h13

Mission impossible - Fallout

année
2019
Réalisateur
InterprètesTom Cruise, Henry Cavill, Rebecca Ferguson, Sean Harris, Simon Pegg, Ving Rhames, Michelle Monaghan, Vanessa Kirby
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Ethan Hunt, accompagné de son équipe de l’IMF ‑Impossible Mission Force‑ et de quelques fidèles alliés, se lance dans une course contre la montre suite au terrible échec d’une mission. La menace d’une attaque nucléaire mondiale émerge.

 

Ce sixième volet de la saga Mission impossible avec Tom Cruise repousse une fois de plus les limites du possible. Tout commence par une séquence de chute libre dantesque qui donne immédiatement le ton : finie l'ambiance cartoon façon Brad Bird dans Protocole fantôme, le ciel s'obscurcit littéralement pour Ethan Hunt, plus que jamais malmené et fatigué. S'ensuit une baston épique dans des toilettes du Grand Palais à Paris : Hunt déguste sévère mais résiste. Autre séquence, autre ambiance, McQuarrie enquille les univers, tous différents, passant du film de gangsters (la Veuve Blanche et sa bande tirée à quatre épingles tout droit sortie des années 30) à des scènes bondiennes uniquement portées par la musique de Lorne. On jubile de voir Tom Cruise manquer de faillir à chaque instant et effectuer encore, à 56 ans, toutes ses cascades sans doubleur. Au cœur de l'action et filmé de près (c'est une des lois tacites de la franchise), il donne de sa personne comme jamais (il s’est même cassé le pied sur le tournage, on voit clairement l'instant précis lors d'un saut sur le toit d'un immeuble à Londres), se confondant de plus en plus avec le costume de surhomme qu'il s'est cousu main depuis tant d'années. Porté par un scénario plus sombre et plus anxiogène qu'auparavant, Cruise/Hunt maintient la pression envers et contre tous jusqu'à un twist final époustouflant. 

 

Et si Christopher McQuarrie perd (un peu) l'inspiration et le rythme en deuxième partie de film, ce qu'il parvient à faire pendant près d'une heure touche au miracle pour cette franchise qui surprend et se réinvente encore film après film. Une séquence, toutefois, interloque : la poursuite à moto dans Paris, avec passage en apothéose place de l'Étoile à contresens, est‑elle seulement vraie ? Réponse : oui. Elle semble si impossible à réaliser que l'on croit déceler des CGI un peu partout. Effectivement, quelques voitures, dont celle de la police à la fin, ont été rajoutées en post‑production. Mais celui qui dévalait en 2011 à mains nues la tour Burj Khalifa de Dubaï, la plus haute du monde, sans doublure et sans images de synthèse, réitère l'exploit à moto, sans casque et sans plateforme tractée par un véhicule. Malgré quelques raccords lumière compliqués avec les plans précédents et suivants, l'effet est garanti. 

 

Brut, graphique et définitivement noir, ce MI6 parvient encore à proposer des scènes cultes au sein d'une franchise « maousse ».

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4k
cover
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
05/12/2018
image
1 UHD-100 + 1 BD-50, 147', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Audiodescription
Espagnol Dolby Digital 5.1
Québécois Dolby Digital 5.1
Portugais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, danois, espagnol, québécois, néerlandais, norvégien, portugais, finnois, suédois
10
10
image

Hormis quelques fourmillements épars et plans qui ne s'enchaînent pas bien niveau tonalité à Paris (d'un jour à l'autre, la lumière n'est pas la même et l'équipe ne disposait que de très peu de temps sur place), le film aligne suffisamment de moments de bravoure pour profiter à fond de cette édition grand luxe.

 

Et cela commence très vite avec une chute libre mémorable dans un ciel noir bardé d'éclairs : sensations garanties sur grand écran (3 minutes pas une de plus tous les soirs pour tourner cette scène le temps d'un crépuscule à Abou Dabi). Une fois sur la terre ferme, on saute d'ambiance en ambiance avec une maestria folle, des sous‑terrains parisiens aux sublimes décors années 30 de la Veuve Blanche. Une image qui colle au côté brutal et crépusculaire du film dont les atouts tiennent en partie au tournage sur pellicule, aux lieux de tournage à l'architecture singulière et à l'éclairage presque sépia du film, vraiment réussi (jeu sur les profondeurs, l'obscurité et les éclairages violents). Dense, texturé, dur et sans fioritures, le rendu affiche des contrastes sans faille, des noirs secs et des blancs brillants. Le HDR Dolby Vision se charge de sublimer cette matière brute pour un effet cinégénique indéniable.

 

Un peu plus loin, la montagne prend le relais pour une battle d'hélicos dans la neige. Encore une fois, les blancs et les noirs tiennent les premiers rôles et confèrent au film un réalisme cru. Doté d'un Digital Intermediate 4K, Fallout n'oublie aucun détail, aucune nuance, aucune ride. C'est aussi cruel que beau à voir.

10
10
son

Ne comptez par sur Fallout pour vous faire vous trémousser sur du Zap Mama (Iko‑Iko, période MI2). La BO orageuse et pleine de basses de Lorne Balfe (Joe Kraemer, déjà à l'œuvre sur Jack Reacher et MI5, cède sa place) menace du bout en bout Hunt et son équipe avec son thème sec et massif, funeste refrain incessant, presque entêtant. Un atout formidable lors d'une séquence a priori anodine dans les canaux parisiens (l'équipe de l'IMF sort d'un bateau et débarque sur le quai) qui, privée de tout autre son ou dialogue, se démarque de l'ensemble, offrant une formidable parenthèse bondienne au récit. 

 

Évidemment, tout ce travail ne serait pas grand‑chose sans une piste Dolby Atmos bien dosée et superbement spatialisée. Avec ses deux surrounds back à l'activité débordante et son canal hauteur, impossible de ne pas plonger aux côtés de Hunt : les coups pleuvent, ils font mal, et quand les hélicos se croisent, s'évitent et finalement se crashent, le tout au‑dessus de la tête des spectateurs dans la salle Home Cinéma, l'action se pare d'un impact incroyable sans jamais déraper.

 

Une puissance sonore qui n'empêche pas les détails d'éclore avec beaucoup de naturel, car encore une fois, tout est dans le dosage. Et à ce jeu‑là, la VO fait un carton plein. Il suffit d'enclencher la VF, dotée de surcroît de doublages faiblards, pour se rendre compte du chemin sonore parcouru entre les deux versions. Définitivement pas le même film.

7
10
bonus
- Commentaires audio du réalisateur et de Tom Cruise
- Commentaires audio du réalisateur et du monteur
- Commentaires audio du compositeur
- BO isolée
- Blu-Ray du film et reste des bonus : coulisses du film, analyse de scènes coupées, story-board…

N'ayant pas reçu le disque Blu‑Ray, impossible pour nous de commenter les bonus autres que les commentaires audio proposés sur le disque 4K UHD. Ceux‑ci se montrent déjà chronophages étant donné qu'ils nécessitent pour en profiter de voir trois nouvelles fois le film. C'est précisément que nous avons fait et c'est formidable.

 

Celui de McQ (surnom du réalisateur) et de Tom Cruise est un pur bonheur. Loin des anecdotes rigolotes (même si on en croise), le duo se concentre sur le scénario, les choix de mise en scène et la réalisation. Impossible de faire l'impasse sur ce commentaire qui éclaire les séquences les plus folles du film. Exemple : pour les besoins de la scène de la chute libre, la production avait au départ construit la plus grande soufflerie au monde. Seulement, les premiers tests se révélèrent décevants à l'image. C'est alors que Tom Cruise lança son célèbre « On le fait ». On imagine aisément la tête de l'équipe… La suite est expliquée dans les bonus et rend également hommage au caméraman surdoué qui capta la séquence à 320 km/heure. Quant à la fameuse scène de la bagarre dans les toilettes publiques, prévue au départ sur trois jours de tournage, sa composition finale durera quasiment tout le tournage du film. Le résultat n'a d'égale que la préparation de cette séquence qui restera dans les annales et où tous les coups sont portés.

 

Les deux autres commentaires sont tout aussi passionnants. Le compositeur Lorne Balfe décompose son travail et son inspiration, parvenant à travailler dans l'urgence pour certaines scènes. Son art du timing est d'ailleurs loué par Tom Cruise dans le premier commentaire. Enfin, le monteur et le réalisateur dissèquent l'art et la manière de monter un tel film. Plus technique, ce commentaire reste un passage obligé pour tout fan de cinéma.

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