Mission impossible - Fallout
Ethan Hunt, accompagné de son équipe de l’IMF ‑Impossible Mission Force‑ et de quelques fidèles alliés, se lance dans une course contre la montre suite au terrible échec d’une mission. La menace d’une attaque nucléaire mondiale émerge.
Ce sixième volet de la saga Mission impossible avec Tom Cruise repousse une fois de plus les limites du possible. Tout commence par une séquence de chute libre dantesque qui donne immédiatement le ton : finie l'ambiance cartoon façon Brad Bird dans Protocole fantôme, le ciel s'obscurcit littéralement pour Ethan Hunt, plus que jamais malmené et fatigué. S'ensuit une baston épique dans des toilettes du Grand Palais à Paris : Hunt déguste sévère mais résiste. Autre séquence, autre ambiance, McQuarrie enquille les univers, tous différents, passant du film de gangsters (la Veuve Blanche et sa bande tirée à quatre épingles tout droit sortie des années 30) à des scènes bondiennes uniquement portées par la musique de Lorne. On jubile de voir Tom Cruise manquer de faillir à chaque instant et effectuer encore, à 56 ans, toutes ses cascades sans doubleur. Au cœur de l'action et filmé de près (c'est une des lois tacites de la franchise), il donne de sa personne comme jamais (il s’est même cassé le pied sur le tournage, on voit clairement l'instant précis lors d'un saut sur le toit d'un immeuble à Londres), se confondant de plus en plus avec le costume de surhomme qu'il s'est cousu main depuis tant d'années. Porté par un scénario plus sombre et plus anxiogène qu'auparavant, Cruise/Hunt maintient la pression envers et contre tous jusqu'à un twist final époustouflant.
Et si Christopher McQuarrie perd (un peu) l'inspiration et le rythme en deuxième partie de film, ce qu'il parvient à faire pendant près d'une heure touche au miracle pour cette franchise qui surprend et se réinvente encore film après film. Une séquence, toutefois, interloque : la poursuite à moto dans Paris, avec passage en apothéose place de l'Étoile à contresens, est‑elle seulement vraie ? Réponse : oui. Elle semble si impossible à réaliser que l'on croit déceler des CGI un peu partout. Effectivement, quelques voitures, dont celle de la police à la fin, ont été rajoutées en post‑production. Mais celui qui dévalait en 2011 à mains nues la tour Burj Khalifa de Dubaï, la plus haute du monde, sans doublure et sans images de synthèse, réitère l'exploit à moto, sans casque et sans plateforme tractée par un véhicule. Malgré quelques raccords lumière compliqués avec les plans précédents et suivants, l'effet est garanti.
Brut, graphique et définitivement noir, ce MI6 parvient encore à proposer des scènes cultes au sein d'une franchise « maousse ».