Misfits saison 1
Cinq adolescents condamnés à des travaux d'intérêt général sont bientôt frappés par la foudre. Un coup du sort qui va les doter de pouvoirs très particuliers, correspondant à leur tempérament respectif…
On ne le dira jamais assez, si les auteurs de séries américaines sont le plus souvent à l’origine de récits spectaculaires, les Britanniques sont de formidables compteurs d’histoires crédibles et réalistes. Avec Misfits, ils franchissent un cap supplémentaire en surfant sur la veine fantastique, sans pour autant renoncer à la dimension sociale et plausible de leurs personnages. Pour résumer, c'est un peu comme si les héros de la série trash pour ados Skins fusionnaient avec les protagonistes dotés de super‑pouvoirs de la série américaine Heroes.
Voici donc une série intelligemment conçue, où chaque pouvoir des super‑ados en question est une sorte d’extension de leur mal‑être. Ainsi, celui qui passait inaperçu peut devenir invisible, et celle qui avait peur du regard des autres parvient à lire dans les pensées… Et comme la réalité revient toujours au galop (et que nous sommes bien en Angleterre), nos ados au langage plus que fleuri veulent ici juste forniquer, gagner de l’argent et se défoncer.
Mais derrière les apparences, les émotions sont exacerbées par les pouvoirs de chacun et la noirceur des scénarios laisse entrevoir une réflexion profonde sur la société d’aujourd’hui. Si les moyens de la série diffusée sur E4 Angleterre ne sont pas comparables à ceux d’une grosse production hollywoodienne, les effets spéciaux moins nombreux ne font jamais fauchés. Ajoutez à cela une réalisation sans faille, une noirceur intense et une pléiade de personnages originaux, et Misfits fait un carton plein. Vivement la suite.