Miraculous, le film
Ladybug, la super‑héroïne aux millions de fans, a droit à son premier long métrage d’animation qui reprend peu ou prou les enjeux de la série animée éponyme : par un fait du hasard, les jeunes Marinette et Adrien vont devenir les super‑héros Ladybug et Chat Noir, et affronteront le Papillon et sa horde de super‑vilains qui menacent de détruire Paris. Mais Marinette ignore que derrière son mystérieux complice félin se cache le camarade de classe dont elle est amoureuse…
Miracle d’adaptation ?
Fort de son succès international, il était écrit que la série télévisée d'animation franco‑coréo‑japonaise Miraculous, créée par Thomas Astruc, n’allait pas se contenter du petit écran. Après les bandes dessinées, les romans et les jeux vidéo, c’est donc sur grand écran qu’elle a été déclinée cette année, et maintenant en Blu‑Ray et DVD. La bonne idée de son réalisateur (Jeremy Zag) fut justement de ne pas simplement décliner et calquer le petit écran sur le grand. Il a opté pour un pas de côté, un peu audacieux.
Les fans de la première heure seront quelque peu déroutés (voire déçus) par le côté comédie musicale de ce film Miraculous, mais au final, c'était sans doute la bonne idée. Puisqu'après tout, le long métrage est une sorte de redite des premiers épisodes, simplifiés pour une durée cinéma. Une origin story que les fans connaissent déjà, déstinée aux novices. Il fallait donc bien trouver quelque chose de nouveau et les chansons ont idéalement rempli cette dure mission. Si malheureusement les voix des interprètes diffèrent de celles des chanteurs, elles se marient parfaitement à l’intrigue en explicitant quelques détails non traités par le film faute de temps, notamment la psychologie des personnages, à la manière ici d’un coryphée antique. La romance entre Ladybug et Chat Noir/Marinette et Adrien en profite largement. Le rythme du film, parfois un peu moins.
Paris gagné ?
L’animation, elle aussi, a pris un coup de jeune. Et il faut bien avouer que cette version de Miraculous est beaucoup plus belle que celle des animés, de très loin ! L’ambition internationale du film et son budget conséquent (on parle de 80 millions d’euros !) ont poussé le réalisateur à développer un Paris de carte postale que ne renieraient ni Emily in Paris ni Amélie Poulain. Il est magnifique et mérite à lui seul le détour. Les personnages sont aussi mieux déssinés, avec un réel souci du détail. Enfin, l’action est au rendez‑vous : c’est drôle, émouvant et plein de malice, comme l'héroïne principale. Ça virevolte, bondit, griffe et ronronne pendant plus d’une heure et demie.
Au final, le film est une sorte de Spider‑Man féminin pour les petits. Rythmé et musical, hautement calibré pour l’international et magnifiquement dessiné et chorégraphié, Miracoulous, le film est une très bonne introduction à l’univers de la série animée dont elle a su capturer l’essence, mais qui peut malheureusement rebuter ceux qui la connaissent un peu trop. Adapter, c’est trahir. Mais, après tout, pourquoi pas ?