Miracle Mile
Los Angeles, 4 heures du matin. Harry (Anthony Edwards) vient de rater son rendez‑vous avec la femme de sa vie, posté à côté d’une cabine, il décide de répondre au téléphone qui ne cesse de sonner. Une voix anonyme annonce une attaque nucléaire imminente sur la ville. Il ne lui reste qu’une heure et dix minutes pour éviter la catastrophe.
Retour en 1988 avec le thriller frénétique de Steve De Jarnatt. Issu du monde de la série (Urgences, Lizzie McGuire), le réalisateur expérimente une comédie romantique mitonnée à l’humour noir. Sublimé par les partitions atmosphériques de Tangerine Dream, Miracle Mile propose une virée noctambule concentrée autour de quelques lieux emblématiques qui font l’identité topographique des récits d’anticipation : le fameux diner, la salle de sport, les gratte‑ciels… Autant d’escales tantôt comiques, tantôt angoissées dans une mégapole indifférenciée, laquelle abrite pourtant un échantillon humain haut en couleur et attachant, par exemple ce pilote d’hélicoptère qui refuse de partir sans son petit ami, ou les grands‑parents de Julie (Mare Winningham) enfin réconciliés après des années de guéguerre inutile…
L’imminence de la catastrophe entraîne une réflexion pertinente autour des valeurs et des liens essentiels, puis de l’hypothétique patrimoine humain susceptible de nous survivre. Leur rencontre dans un muséum d’histoire naturelle au début semble prédire à Julie et Harry la place qu’ils occuperont à la toute fin (magnifique) du film/monde.