Miracle à Milan
Un beau matin, une vieille dame trouve un bébé dans un chou. Elle décide alors de l’élever et de lui insuffler ses principes fondés sur la bonté et l’amour de son prochain. À sa mort, Toto (Francesco Golisano) est confié à un orphelinat. Il en sort à la majorité et fait la connaissance d’un clochard qui lui offre la nuitée dans son abri de fortune. Une véritable petite cité est alors construite, à l’initiative du jeune homme.
Un jour, la découverte d’un gisement de pétrole remet en cause la douceur de vivre de la communauté. Mobbi (Guglielmo Barnabo), un riche homme d’affaires, s’approprie le terrain et compte bien y exclure les habitants. La mère de Toto descend du paradis pour lui venir en aide.
À travers ce conte teinté de poésie surréaliste, Vittorio De Sica convoque les valeurs humanistes et la grandeur d’âme, capables de changer des guenilles en manteaux de fourrure ; la miraculeuse colombe offerte par la sainte venue du ciel n’étant, de toute évidence, que la parabole chrétienne de son extrême charité.
Le clivage entre les privilégiés (dont les postures grotesques démontrent l’absence de noblesse) et les pauvres prend forme ici dans le combat pour le territoire que ces derniers ont construit de leurs propres mains, tandis qu’affleure la menace capitaliste de son exploitation.
Un chef‑d’œuvre réalisé par l'un des pères fondateurs du néoréalisme italien (Le voleur de bicyclette).