Minuscule 2, les mandibules du bout du monde
À l’approche de l’hiver, toutes les micro‑créatures terrestres s’affairent pour préparer des réserves, mais la fourmi se retrouve traquée par ses méchantes congénères rouges dans une fabrique de pots de crème de marrons. Elle sollicite alors l’aide de son amie la coccinelle, laquelle va embarquer, malgré elle, pour le soleil des Caraïbes.
Après un premier opus remarquable (Minuscule, la vallée des fourmis perdues, César du Meilleur film d’animation en 2015), le tandem Hélène Giraud‑Thomas Szabo met le cap sur la Guadeloupe. L’occasion rêvée d’explorer de nouveaux décors et de promettre son lot de réjouissantes péripéties à Madame coccinelle (désormais mère de famille) et sa bande de mignonnes petites bestioles. À des kilomètres de la vallée enneigée de Mercantour, la faune et la flore insulaires sont source de danger absolu, il lui faudra échapper au pouvoir hypnotique d’une mante religieuse, à la voracité des plantes carnivores ou encore à la danse meurtrière (mais tellement rigolote) d’une prédatrice velue.
Cette palpitante odyssée sous les tropiques fait quelques clins d’œil marrants aux grands films d’aventures, de E.T à Pirates des Caraïbes, elle ose même la citation zoomorphique en associant le Colonel Kurtz (Apocalypse Now) à une énorme chenille urticante, retirée du monde. Débordant d’inventivité, tant pour son excellente conception graphique que le rythme enlevé du scénario, ce petit chef‑d’œuvre, à la pointe de la technologie numérique et 100% français, mérite le détour.