Minuit à Paris
Minuit à Paris. Il est l'heure d'aller se coucher. Pour les insomniaques, Woody Allen propose en clair cette bande‑annonce géante où tout le gratin de la comédie a été convoqué (Owen Wilson, Rachel McAdams, Marion Cotillard, Adrien Brody, Léa Seydoux, Gad Elmaleh, Michael Sheen, Kathy Bates et même Carla Bruni !), et aussi vite congédié.
Que dire donc d'un film où les rôles, aussi prestigieux soient‑ils (Gertrude Stein, Zelda et F. Scott Fitzgerald, Salvador Dali, T.S. Eliot, Cole Porter, Joséphine Baker, Pablo Picasso, Man Ray, Luis Buñuel, Henri Matisse, Henri de Toulouse‑Lautrec, Paul Gauguin, Edgar Degas…) ne dépassent pas la minute ? Pas grand‑chose malheureusement, si ce n'est que Woody Allen s'est offert un petit plaisir sans penser au nôtre.
Le film suit ainsi les pérégrinations de Gil, un jeune écrivain américain (Wilson) de passage à Paris quelque temps avant son mariage. Inez (McAdams), sa promise, est là elle aussi. Mais alors qu'elle papillonne de boutiques de luxe en spots pour touristes, Gil saisit toute la magie de la Ville‑Lumière et surtout de ses illustres habitants, artistes de tous poils dont l'énergie créatrice vient bénir, chaque soir à minuit, les pages de son nouveau roman.
Comme son héros, Woody Allen rêve tout éveillé et ne parvient jamais à nous sortir de notre torpeur. Un voyage dans le temps très germanopatrin, bourré de clichés et passéiste, dont on ne retiendra finalement que l'hommage appuyé aux personnalités qui ont forgé le monde de l'art moderne. Un catalogue d'exposition au Centre Pompidou n'aurait pas fait moins bien.