Minecraft

Henry et Natalie, frère et sœur orphelins, sont un jour projetés à travers un mystérieux portail menant à un monde entièrement cubique. Accompagnés d’une ancienne gloire du gaming, Garrett, et d’une agente immobilière iconoclaste, Dawn, ils font la connaissance de Steve, un ex‑habitant du monde réel qui va leur apprendre les règles de la survie dans cet univers pixelisé et à maîtriser le pouvoir de la fabrication.

Film carrément bien ou film qui débloque ?

Drôle d’idée, hormis opportuniste, que d’adapter en film un jeu vidéo sans réelle histoire, ou tout du moins pas connu pour cela. C’est pourtant le pari de Jared Hess (Napoleon Dynamite, Super Nacho) avec ce Minecraft.

Rappelons en effet que Minecraft, le jeu vidéo le plus vendu de tous les temps, est à la base un jeu dans lequel le principe est de modifier un monde cubique peuplé de créatures plus ou moins féroces, soit dans le but de survivre, soit dans celui de créer. Une grande partie du succès de celui‑ci réside dans le fait que la majeure partie des joueurs ne s’attelle qu’aux constructions les plus folles possibles et non à la survie.

Alors, et le film ? Soyons clairs, il n’est pas destiné aux gamers hardcore. Bien qu’il regorge de clins d’œil à la culture vidéoludique, Minecraft ne reflète pas vraiment la richesse du jeu dont il est issu, et c’est son gros bémol. Hormis la construction d’une ou deux armes ou de deux ou trois édifices, ce qui fait le sel du jeu manque cruellement au film. Bien sûr, le monde cubique est fidèlement reproduit et on y retrouve ses habitants, mais il manque de grands moments où l’imagination prend le pouvoir pour concevoir des choses extraordinaires (surtout des édifices !).

Là où ça block

Heureusement, le film regorge également de nombreuses références à la culture pop (Rencontres du troisième type, Fury Road, Indiana Jones…) assez drôles et plutôt boomer, histoire sans doute de limiter les souffrances des parents dans la salle. Et c’est une bonne idée, car le film ne s’adresse clairement pas à eux mais aux plus jeunes enfants. Passé 10 ans, le film est carrément barbant, bien que, avouons‑le, souvent drôle pour qui est (très) bon public. Jack Black et Jason Momoa (également co‑producteur) sont en mode n’importe quoi et le tout est complètement assumé, ce qui fait du bien par ailleurs. Les deux stars s’amusent à chanter, crier, surjouer toutes les émotions. Le reste du casting, heureusement, cabotine beaucoup moins. Ils n’ont pas grand‑chose à jouer de toute manière. Bref, eux aussi font block !

Quant à l’histoire de ce Minecraft, elle est aussi confuse et inintéressante qu’un récent Marvel, heureusement, la voix off de Jack Black nous prend par la main pour bien tout nous expliquer (c’est vraiment un film pour enfants), quitte à être vraiment redondante et trop présente.

Notons pour la forme les effets spéciaux qui ne piquent pas les yeux et l’effort fait pour ne pas les surutiliser. Pour une fois dans ce genre de superproduction, la surenchère n’est pas de mise. Bon point. Au final, le film est carré (forcément), sans surprise, inutile cinématographiquement, mais bien pratique si vous êtes en manque de nounou pour l’après‑midi ou que l’école fait grève…