par Carole Lépinay
21 mars 2019 - 16h32

Millénium : ce qui ne me tue pas

VO
The Girl in the Spider’s Web : a New Dragon Tattoo Story
année
2018
Réalisateur
InterprètesClaire Foy, Sverrir Gudnason, Sylvia Hoeks, Stephen Merchant, Christopher Convery, LaKeith Stanfield
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Missionnée pour récupérer un logiciel permettant de contrôler les armes nucléaires du monde entier, Lisbeth Salander (Claire Foy) sollicite l’aide de son ami, le journaliste Mikael Blomkvist (Sverrir Gudnason) qu’elle n’a pas revu depuis trois ans. Ensemble, ils tenteront de devancer la NSA ainsi qu’un groupuscule de terroristes, également sur la piste du dangereux logiciel.


Véritable raz‑de‑marée mondial lors de sa parution en 2005, la série littéraire initiée par Stieg Larsson (décédé un an auparavant, l’auteur n’a malheureusement pu assister au succès phénoménal de son œuvre) a connu deux adaptations depuis 2009. Si celle du Danois Niels Arden Oplev (Millénium) n’a absolument rien à envier au copier‑coller de David Fincher (Millénium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes, 2012), cette nouvelle version issue du quatrième volet de la saga (David Lagercrantz a repris les rênes du best‑seller depuis) s’affranchit des arcanes noirs du nazisme et entend faire une analyse pseudo‑psychanalytique de la justicière Lisbeth Salander. Succédant aux excellentes performances de Noomi Rapace et Rooney Mara, Claire Foy, look motarde, piercings et dragon tattoo dans le dos, fait un sans‑faute.


Centré autour d’une douloureuse fêlure enfantine, le thriller de Fede Alvarez (il réalise le remake d’Evil Dead en 2013) emprunte à Skyfall (Sam Mendes, 2012) sa thématique du retour traumatique à la maison familiale, puis à James Bond tout court ses séquences de traque magistralement chorégraphiées et opérées à distance avec la crème des gadgets high‑tech. Prévisible dans l’orchestration des séquences d’action (montage frénétique, plans aériens vertigineux des montagnes suédoises enneigées, résistance super‑héroïque de Salander qui discrédite des assaillants déjà fadasses), le thriller aurait pu gagner en singularité avec la collision fatidique entre les sœurs Salander. 

 

Bien que le rouge et le noir de leur tenue respective claquent dans un paysage immaculé lors de la confrontation finale, le trou béant qui sépare Lisbeth de Camilla (Sylvia Hoeks), leader du gang des Spiders depuis l’enfance, ne saurait se réduire à une micro‑trouvaille graphique… En somme, le cinéaste passe nettement à côté de cette sororité impossible.

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The Girl in the Spider’s Web : a New Dragon Tattoo Story
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
14/03/2019
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 115', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Italien DTS-HD Master Audio 5.1
Espagnol DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français, anglais, arabe, néerlandais, italien, espagnol
10
10
image

Après un générique ô combien bondien, place à une image qui a elle aussi tout du blockbuster haut de gamme, volontiers esthétisante et techniquement brillante. Impossible de reprocher quoi que ce soit à ce rendu 4K grand luxe qui oscille entre dominantes monochromes noire ou blanche et saillies de couleur presque fluo (rouge, rose…).

 

Un rendu glacial mis en œuvre par le directeur de la photo Pedro Luque Briozzo (Don't Breathe de Fede Alvarez déjà) qui semble avoir tout particulièrement travaillé le contraste (les noirs sont réellement magnifiques) en rapport avec l'impact des rares couleurs. Inutile de dire que ce HDR Dolby Vision appuie là où ça fait (très) beau avec un aspect encore plus tranchant (et sanglant) qu'en Blu‑Ray. 

 

Côté précision, on se régale. Malgré l'aspect brut de la photographie, on ne perd pas un gramme de définition ou de piqué. Les gros plans sur Claire Foy version punkette sont sans faille et hypnotiques. Visuellement, le film est plus que satisfaisant. Le Digital Intermediate 4K aussi.

8
10
son

Du tout bon côté son en VO avec un mix Dolby Atmos hyper‑dynamique en adéquation totale avec la psyché « droit au but » de Lisbeth Salander. Pas de chichis, rien que de brut et du sec, ce qui n'empêche pas les effets hauteur d'apporter une spatialisation très enveloppante.

 

Lors des scènes d'action, tout s'active avec des effets de localisation plus précis et un joli labourage des enceintes, doublé de basses qui auraient pu être encore plus cossues. VF tout à fait probante mais sans comparaison avec sa consœur anglophone dont le naturel apporte une vraie épaisseur au personnage de Lisbeth.

3
10
bonus
- Commentaires audio de Fede Alvarez et Jay Basu
- Claire Foy : dans la peau de Lisbeth (10')
- Secrets des sœurs Salander (5')
- Scènes coupées (15')
- Tout sur les cascades (7')
- L'univers du film : making of (16')
- Blu-Ray du film et bonus

Accompagné de son scénariste Jay Basu, Fede Alvarez fait un commentaire assez détaillé du film. Entre anecdotes de tournage, traitement des rapports entre les personnages et partis pris de mise en scène, le tandem ne néglige aucun détail. De son côté, Claire Foy évoque tout le travail préparatoire autour du personnage de Lisbeth Salander.

 

Les autres modules nous permettent d'accéder aux coulisses du film et à quelques secrets de tournage.

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