Micmacs à tire-larigot
Cinq ans après Un long dimanche de fiançailles, Jean-Pierre Jeunet revient derrière la caméra et signe un bric-à-brac couleur ocre, sorte de condensé de ses précédents films. Seule nouveauté : Dany Boon a intégré la bande des trognes défaites de Jeunet, à laquelle Jean-Pierre Marielle, André Dussollier et Yolande Moreau prêtent main‑forte.
Univers en toc, vision d’une France d’Épinal, couleurs huileuses et sépia, esthétique désuète, gags lourdingues et éculés, Micmacs à tire-larigot fait peine à voir tant les efforts de Jeunet à faire sourire et inventer un monde insolite se soldent tous par un échec cuisant. Si peu confiant dans la drôlerie de ses situations, Jeunet passe ainsi son temps à faire rire ses personnages dans le plan.
Micmacs à tire-larigot rejoue ainsi le mythe de David contre Goliath. David, c’est Basil (Dany Boon), un jeune homme devenu orphelin suite à un accident de mine et flanqué d’une balle perdue dans son cerveau, qui est recueilli par une bande de pieds nickelés truculents. Goliath, c’est un fabricant d’armes à laquelle Basil et sa bande vont s’attaquer.
Répétitif, ennuyeux (les hommages à Tati et consorts n'y changent rien), le dernier film de Jeunet ressemble à une cote d’alerte pour celui qui, depuis Delicatessen, n’a guère progressé. Pour lui, il est temps de se réveiller.