Michaël Gregorio en concertS
Quelle bonne surprise. C'est fou comme les a priori ont la vie dure. On avait bêtement une image surannée de l'imitation musicale, façon tour de chant pour seniors, et du petit bonhomme (au sens propre du terme, il se nomme lui‑même en début de spectacle « Petit Corps Valide » en opposition au chanteur Grand Corps Malade). Mais il n'en est rien. Gregorio est absolument bluffant.
Et son show sacrément bien ficelé. Quatre musiciens sur scène en permanence, happenings humoristiques bienvenus, battle entre Gregorio et son batteur, et bien sûr ces imitations plus proches de la performance que du copié‑collé pur (même si Gregorio tient quasiment toutes « ses voix » à la perfection). Résultat : en reprenant les codes des vrais concerts (qu'ils soient jazz, opéra, rock ou punk !), Michaël Gregorio livre un spectacle d'une grande modernité, et qui file à toute allure.
Alors si vous ne pouvez pas aller le voir sur scène en live (il tourne actuellement dans toute la France), précipitez‑vous sur cette soirée au Trianon captée par Gérard Pullicino (ex‑Taratata), et qui se termine en beauté par un slam assez étonnant (à la manière des chanteurs de rock, Gregorio se jette dans la foule et se fait hisser par ses spectateurs au balcon, avant de revenir sur scène après avoir de nouveau lévité au‑dessus de la salle).
On l'imagine d'ailleurs très bien dans un prochain spectacle reprendre l'histoire de la musique à sa façon. Car c'est certain, il y a un chanteur en lui. En deux mots : Gregorio, bravo.