Mes meilleures amies
Quand Judd Apatow, pape de la comédie débridée (il a produit Frangins malgré eux, écrit Rien que pour vos cheveux et réalisé 40 ans, toujours puceau), fait appel à Kristen Wiig (En cloque, mode d'emploi, signé Apatow encore et toujours) pour imaginer et interpréter ce Very Bad Trip au féminin, cela donne cette version trash et crue du mariage à la sauce US. Car de l'annonce de l'heureux événement en passant par l'enterrement de vie de jeune fille à Las Vegas jusqu'à la cérémonie en elle‑même, rien ne va fonctionner comme prévu…
La faute à Annie (Kristen Wiig donc, ahurissante), future demoiselle d'honneur de sa meilleure meilleure amie (Maya Rudolph, Away we Go, excellente aussi), qui voit dans l'organisation de ce mariage le moyen de palier ses propres angoisses de femme seule et désespérée. Malmenée par un amant monstre d'égoïsme (première scène jouissive) et à peine remise de la faillite de sa petite boutique de pâtisseries, ce mariage sera sa planche de salut. Définitivement. Sauf qu'Helen (Rose Byrne, Damages), l'autre « meilleure amie » de la mariée, va le lui savonner de bout en bout.
Mes meilleures amies enchaîne ainsi des saynètes empreintes de nostalgie, grands classiques de la comédie romantique, et des séquences résolument trash, où de jeunes femmes mignonnes à croquer débitent les pires horreurs sur les hommes, les enfants, la famille et tout ce qu'il leur passe par la tête. Lovées dans de jolies tenues en taffetas et organza, elles balancent et assument, comme les hommes. C'est bien simple, elles leur piquent leurs meilleures répliques, et même leur humour scato et vomitif (âmes délicates s'abstenir lors de la séance d'essayage…).
Bourré d'énergie et aussi de douceur, Mes meilleures amies est enfin l'occasion de découvrir la comédienne Kristen Wiig, sans qui ce film ne serait définitivement pas ce qu'il est. Un festival de moues ravageuses et de situations décalées, tout juste entaché par quelques longueurs qui alourdissent inutilement le film.