Âmes en stock
Voici l’une des bonnes surprises du mois. Âmes en stock, comédie poétique et parfois hilarante signée par Sophie Barthes, raconte les aventures rocambolesques d’un acteur new‑yorkais qui, afin de conjurer sa dépression, décide d’aller dans un laboratoire privé qui propose de libérer les individus du poids de leur âme. Comment ? En leur en débarrassant. Après tout, explique le docteur Flinstein de la clinique, l’âme est « un organe comme le cœur ou le foie ».
De cette idée folle qui aurait pu tourner au film concept, voire arty, à la manière du tandem Michel Gondrie/Charlie Kaufman, Barthes centre son long métrage autour du formidable Paul Giamatti, acteur de comédie qui joue ici son propre rôle. Coincé à l’intérieur d’un rôle de dépressif dont il ne parvient pas à s’extraire (celui d’Oncle Varnia), Giamatti emprunte une pente proche de celle de John Malkovich dans la mise en abyme que lui consacra Spike Jonze en 1999. Mais Giamatti est moins cabotin que son aîné, moins baroque, et évolue comme un funambule attachant entre le tragique, le métaphysique et la farce. Un film original qui déjoue avec finesse tous les obstacles attendus. À découvrir.