Medellín
Après le surprenant Validé, Franck Gastambide retombe dans le vide en déclinant une nouvelle fois la formule déjà éprouvée des Kaïra, Pattaya et autre Taxi 5. Et le résultat est toujours le même, navrant. Cette nouvelle comédie d’action se déroule autour de trois héros de banlieue fort sympathiques incarnés par Ramzy Bedia, Franck Gastambide lui‑même et Anouar Toubali, partis à la rescousse d’un quatrième larron, le petit frère influenceur de Reda (Ramzy), un Youtubeur fan de Pablo Escobar qui vient d’être kidnappé par des Narcos en Colombie.
Lourd, pas drôle, mal filmé
En dehors du décor, rien ne change véritablement. Tous les personnages sont binaires, toutes les vannes éculées, les gags prévisibles, lourds et pas drôles, le tout filmé sans aucune inspiration quand ce n'est pas carrément moche (voir le trip « du pauvre » au ralenti avec image déformée facile). Pire, on a demandé à Mike Tyson de faire n'importe quoi. À chaque scène, il semble fatigué et pressé d’en finir. Le fond est touché et Gastambide continue de creuser jusqu’à ce final bête et laid.
Une débauche de moyens au service de si peu
Ce qui sidère, ce n’est pas tant la médiocrité du film, c’est qu’il existe sous cette forme (la bande‑annonce était pourtant vachement bien faite, nerveuse et enjouée). Mais rien ne va, rien n’est bon, on ne retient rien si ce n’est une débauche de moyens au service de si peu. Un peu comme si l’argent avait remplacé la moindre exigence de production, la moindre ambition artistique, au profit d’un chèque pour un nom, pour une affiche et un type de produit qui, hélas, mille fois hélas, devient industriel. L’argent ne fait pas le bonheur mais ne fait pas non plus les bons films. Et dire que Léa Salamé a osé le référencer ce week‑end dans son émission TV à Zero Dark Thirty… quelle époque !