Médecin de campagne
Voici une histoire de médecin de campagne au cœur de la Normandie. Un métier aussi ingrat que passionnant où il ne faut pas compter ses heures. Mais lorsque le héros de l'histoire tombe lui‑même malade, il faut le remplacer, et ça, c'est un véritable chemin de croix.
Après le remarquable Hippocrate qui décrivait la vie des internes en milieu hospitalier, voici Médecin de campagne, toujours signé Thomas Lilti, se focalisant sur le quotidien d'un médecin en milieu rural. Un homme qui s'efforce de réparer les erreurs de la nature et de survivre à l'urbanisation. Sans pathos excessif, le réalisateur dépeint le sort de tous ces petits patelins de campagne où les jeunes médecins ne veulent plus venir s'installer et où leurs aînés n'ont plus de successeurs. La plupart préfère désormais le milieu aseptisé de l'hôpital ou de la clinique, et les gestes techniques à une médecine de proximité plus sociale.
Médecin de campagne nous renvoie à ce qu'est devenue notre société qui, à force de courir après l'efficacité, tend aujourd'hui à privilégier le « traitement » au « soin » et à l'écoute de la souffrance de l'autre. Dans cette fresque, Cluzet trouve le ton juste et endosse de nouveau les oripeaux d'un toubib sympa et bougon, mais c'est Marianne Denicourt qui porte le film sur ses épaules et lui apporte tout son charme.