par Laurence Mijoin
15 décembre 2010 - 11h56

Max et les Maximonstres

VO
Where the Wild Things Are
année
2009
Réalisateur
InterprètesMax Records, Catherine Keener, James Gandolfini, Mark Ruffalo, Catherine O'Hara, Forest Whitaker
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Garçon solitaire en demande d'affection, le jeune Max, sensible et hyperactif, est en proie à des crises de colère. Un soir, après avoir mordu sa mère, il s'évade de chez lui direction le pays des Maximonstres, des êtres immenses et poilus dont il va devenir le petit roi…

Max et les Maximonstres est un film audacieux. En adaptant le célèbre album pour enfants de Maurice Sendak, Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich) livre ici un long métrage déconcertant, proposant enfin un portrait d’enfant sans concession. Débordant d’imagination, attachant, hyperactif, le jeune Max (interprété par le surprenant Max Records, taillé pour le rôle) est également incontrôlable, excessif, violent, nombriliste. Secoué par les émotions qui l’habitent, par sa peur du futur (voir la scène de classe durant laquelle son professeur explique que le soleil va mourir, mais bien après l’extinction de l’espèce humaine), il laisse ressurgir les réflexes commandés par son cerveau reptilien : ses pulsions animales, son instinct de survie.

On est donc bien loin des bambins made in Disney. Certes, l’enfant irrite de prime abord, dépeint comme un véritable être humain dans toute son entièreté, avec ses excès, ses colères. Mais aussi avec sa passion pour la vie, son amour pour les siens. Forcément, ceux qui attendaient un conte aseptisé mené par un enfant « édulcoré » risquent de déchanter. Tout comme ceux qui espéraient un pur film de monstres et d’aventures, avec moult péripéties à la clef.

Ce n’est pas ce que nous offre Spike Jonze. Au lieu de cela, il filme les tourments d’un enfant qui commence à comprendre l’éphémérité de la vie, sa fragilité. Se sentant abandonné par une mère aimante mais accaparée par son travail et par une sœur adolescente qui préfère ses copains à son petit frère, Max s’invente un monde imaginaire dont ces enfants solitaires ont le secret. Là‑bas, ses Maximonstres (qui prennent vie grâce à un mélange parfait de costumes et d’images de synthèse) personnifient chacune des émotions du garçonnet, qui s’impose rapidement comme leur nouveau roi. Soit un parent tentant de maîtriser les pulsions de sa famille de géants, autant de facettes vivantes d'une même personnalité à l'imagination fertile.

Et comme il ne s’agit nullement d’un périple acidulé à la sauce Alice au pays des merveilles, le metteur en scène fait de ce pays rêvé un espace sauvage (d’où le très poétique titre original, Where the Wild Things Are), composé de déserts, de forêts majestueuses, de côtes déchiquetées et de monstres qui n’en ont que l’apparence, puisqu’ils s’expriment comme des êtres humains (en VO, on profite d’ailleurs des voix de James Gandolfini, Catherine O’Hara, Forest Whitaker, Paul Dano…).

Spike Jonze semble avoir réalisé son film avec beaucoup de sincérité, comprenant cette période trouble que traverse tout enfant. Une phase âpre, où l’innocence s’estompe inéluctablement, tandis que l’on essaie coûte que coûte de la préserver. À la fois éthéré et tumultueux, sans doute trop arythmique aussi, Max et les Maximonstres nous balance dans ce tourbillon violent qu’est l’envol de l’enfance, fait de clairs‑obscurs plus que de pommes d’amour.

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Where the Wild Things Are
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
05/05/2010
image
BD-50, 101', zone B
2.35
HD 1 080p (VC-1)
16/9 natif
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Castillan Dolby Digital 5.1
Anglais narration descriptive Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, allemand, allemand pour sourds et malentendants, italien, italien pour sourds et malentendants, espagnol, néerlandais, portugais
7
10
image
Avec une telle photographie et une telle composition des décors (naturels, l'ensemble ayant été tourné en Australie), on aurait apprécié une définition un peu plus poussée, plus satisfaisante durant les plans les plus exposés. C'est à ces instants que la copie dévoile ses plus beaux atours, notamment lors des fréquents effets de flare (les halos de lumière causés par la diffusion du soleil dans les objectifs) et des séquences dans le désert, très stables. Globalement, les teintes automnales du film sont bien restituées, même si on regrette par moments un léger manque de contraste et des noirs qui auraient mérité un peu plus de profondeur. Les scènes obscures sont donc les moins réussies, mais l'ensemble reste néanmoins tout à fait correct.
8
10
son
La VO DTS‑HD Master Audio 5.1 est un régal : les voix sont limpides, chaudes, et les ambiances ainsi que la bande originale profitent d'une belle amplitude, aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. Malgré son côté aventure, le film ne se prête pas forcément aux démonstrations sonores. Toutefois, le disque HD met en valeur chacun des bruits de la nature (le rugissement des vagues, le tonnerre, la tempête), que l'on distingue avec beaucoup de clarté et de dynamisme sur chacune des enceintes. On préférera donc cette piste à la VF, qui ne bénéficie « que » du Dolby Digital 5.1, et qui ne souffre pas la comparaison avec la version anglaise. Si elle se fait moins spectaculaire, les réfractaires aux VO et les plus jeunes pourront malgré tout y trouver leur compte, puisque les effets profitent également d'une belle répartition.
7
10
bonus
- Court métrage d'animation Higglety Pigglety Pop ou il n'y a pas que ça dans la vie en HD (24')
- HBO premier regard en HD (13')
- La famille Records en HD (7')
- La difficulté absurde de filmer un chien qui court et aboie en même temps en HD (6')
- Le compositeur Carter Burwell en HD (5')
- Les enfants s'emparent de l'image en HD (5')
- Maurice et Spike en HD (3')
- La grande farce en HD (3')
- Le vampire attaque en HD (1')
Malgré le nombre de bonus présents dans cette édition, on est surpris de ne pas y trouver un supplément sur les effets spéciaux (très réussis), ainsi que sur la conception des costumes. On aurait également apprécié un bonus plus complet sur le travail vocal des acteurs dans la peau des monstres (Forest Whitaker, James Gandolfini, Paul Dano tout de même !) Si les mini‑modules sont parfois redondants, ils permettent néanmoins de ressentir la relation forte et l'attachement entre le réalisateur Spike Jonze et son petit héros, l'acteur débutant Max Records. Touchant. Enfin, le clou de cette série de compléments est bien le craquant court métrage Higglety Pigglety Pop ou il n'y a pas que ça dans la vie, également adapté d'un livre de Maurice Sendak.
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