Mary et Max
Une petite fille de 8 ans, Mary Dinkle, atteinte d’une indéniable surcharge pondérale, se lie d’amitié avec Max Horovitz, un homme obèse atteint de la maladie d’Asperger. Elle habite dans la banlieue de Melbourne, lui à New York. Flanquée d’une mère qui ne carbure qu’au sherry et d’un père morose qui se réfugie dans la taxidermie, Mary rêve d’évasion.
Un jour, elle arrache une page d’un annuaire de New York et décide d’écrire une lettre à l’un des noms pris au hasard. Max est l’élu, quadragénaire autiste qui, lui aussi, vit dans un isolement presque total. Entre les pavillons ternes qui constituent le quotidien de Mary et les buildings grisâtres de Manhattan, une relation épistolaire et d’amitié voit le jour entre ces deux êtres marginaux.
La force du film d’Elliot tient surtout dans la réussite de l’animation de ces pâtes-à-modeler émouvantes qui, ensemble mais à distance, vont vieillir, traverser une partie du XXe siècle, se soutenir, sans jamais tomber dans la fable d’usage typique des productions Disney (voire Pixar), qui valorisent les différences physiques et/ou psychologiques au risque de les nier.
Philip Seymour Hoffman, qui prête sa voix à Max, et Toni Colette (Muriel, en fait Mary), contribuent largement à la réussite de ce long métrage à la fois cruel et humain. À voir absolument.