Marseille, de guerre lasse
Alex, qui s’était engagé dans la Légion pour échapper à un contrat de la mafia corse, est de retour chez lui à Marseille. Il cherche à renouer avec son amour de jeunesse tout en évitant de revoir son père, un ancien caid pied‑noir marseillais. Mais son retour en ville va raviver bien des douleurs.
Un scénario sur fond de vengeance dans le milieu mafieux, un cadre ‑Marseille‑ propice à de dangereuses aventures, une ambiance faite de ruelles froides et de visages burinés, une belle musique… Dès le départ, le film d’Olivier Panchot installe un rythme et une atmosphère de polar classique. Mais très vite, la tragédie shakespearienne et l’histoire d’amour entrent dans la danse, délayant peu à peu le sujet noir ébène de départ. Si les scènes d’action et de pur polar sont diablement réussies, le malaise savamment installé se dissipe aussitôt dans les méandres d'une histoire familiale compliquée, métaphore évidente de l’héritage des relations difficiles entre l’Algérie et la France.
Mais le travail sur la lumière crépusculaire de la ville, la bande‑son illustrant de manière originale le trauma de l’ancien légionnaire et les comédiens très investis (à l’image de Jalil Lesper, visage coupé à la serpe, qui incarne avec une profondeur incroyable un personnage hanté par son passé), sont autant de raisons de découvrir ce film qui ne pas passe pas loin du grand polar. Vite la suite Monsieur Panchot.