Marius
Dans le port de Marseille, Marius (Raphaël Personnaz) et son père César (Daniel Auteuil) gèrent le bar de la Marine. La jeune Fanny (Victoire Bélézy) leur rend régulièrement visite, elle est l’amie d’enfance inséparable de Marius et l’aime secrètement. Mais Marius rêve d’ailleurs, d’îles sous‑le‑vent et de grandes excursions. Quand le jeune homme apprend qu’une place est vacante à bord du Malaisie, il décide de saisir sa chance, en dépit de son amour pour Fanny.
Remake du classique éponyme des années 30 réalisé par Alexander Korda, Marius est un concentré d’Auteuil (derrière et devant la caméra, pas totalement remis probablement du succès de La fille du puisatier) et de clichés provinciaux tapageurs. Une fois la barrière naturelle de l’accent sudiste dépassée, il nous faut endurer la lumière et la photographie édulcorées à outrance d’un vieux Marseille artificiel.
Restent la fluidité avec laquelle les quiproquos s’enchaînent (pas de prise de risque scénaristique cependant, puisque les dialogues sont réinterprétés au « Tu me fends le cœur » près) et la puissance comique tempérant les rapports affectifs ou filiaux, façonnés par les préjugés étriqués mais inoffensifs de l’époque. À la bonne franquette, peut‑être, mais dépouillé de la saveur authentique laissée par l’original.