Margaret
Lisa Cohen (Anna Paquin, True Blood), une jeune lycéenne new‑yorkaise, assiste impuissante à un accident de la circulation. Consciente de sa responsabilité dans ce drame, elle entreprend d’intenter un procès au chauffeur de bus, qui aurait forcé le feu rouge. Lisa se heurte néanmoins à la complexité du monde adulte.
Avant toute chose, Margaret relève de la persévérance de son réalisateur Kenneth Lonergan, la concrétisation du projet étant loin d’être gagnée, entre les conflits budgétaires avec la production et son douloureux acheminement vers sa réalisation. Ainsi, la composition lancinante du film semble intérioriser les écueils d’un parcours du combattant.
Margaret est un film inégal. Ses longueurs captent le quotidien banal d’une famille monoparentale, tandis que l’art (voire la mère actrice sur les planches admirée par sa fille, ou encore le magnifique moment d’opéra qui les unit, en dépit de leur rapport conflictuel) incarne l’échappée cathartique à tant de prosaïsme.
Voici un balayage hétéroclite de la topographie urbaine et de la population new‑yorkaise (la ville de New York qui, par le biais d’une photographie surannée, paraît hors du temps ou ramenée aux années 70). Enfin, la violence du monde et le sentiment d’en être exclu restent des thématiques rebattues mais élégamment interprétées par l’impressionnante Anna Paquin, quasi‑trentenaire abritant le malaise adolescent. On n’y voit que du feu.