Mal de pierres
Gabrielle, jeune femme romantique, rêve d’un amour absolu qui fait scandale. Ses parents la donnent en mariage à José, un saisonnier espagnol qui accepte de l’aimer sans retour. Mais des douleurs atroces occasionnées par des calculs rénaux font recommander une cure thermale à Gabrielle. Là, elle s’éprend d’André, un officier, lui aussi curiste, qui tente de se remettre de blessures reçues en Indochine.
La réalisatrice Nicole Garcia a confié les clés de ce récit, adapté du livre de Milena Agus, à ses trois comédiens principaux. Marion Cotillard trouve avec Gabrielle un rôle magnifique dont elle restitue à la perfection le caractère complexe à la fois romanesque, indépendant et à l’occasion résigné. Louis Garrel (André) opte quant à lui pour une partition à la fois dense et discrète pour composer l’homme qui va devenir le fantasme de Gabrielle. Alex Brendemühl (José) livre une performance d’autant plus fascinante que son personnage se refuse, la plupart du temps, à exprimer ses émotions autrement que par le regard.
À la tête de ce trio, Nicole Garcia pose un cadre à la fois élégant et extrêmement sobre à qui certains, à Cannes, ont cru bon de reprocher une certaine froideur. Il s’agit beaucoup plus d’une prise de risque très hardie de la réalisatrice. Nicole Garcia, filmant au plus près les regards de ses trois acteurs, a choisi de les laisser exprimer dans le dépouillement ‑mais avec quel brio‑ les émois et séismes qui les saisissent.
Mal de pierres n’est pas une œuvre facile à aborder, mais ceux qui prendront le temps de faire le voyage avec elle n’oublieront pas les émotions qu’elle procure.