Maison close saison 2
Le Bordel Paradis rouvre enfin ses portes. Pendant que Rose, Vera, Hortense et les autres pensionnaires sont occupées à maintenir l'autogestion de la maison close, qui doit faire face à énormément de difficultés, le groupe va tomber sous la coupe de l’énigmatique Mosca, autoproclamé protecteur des lieux.
Maison close saison 1 avait été lancée en octobre 2010 sur la chaîne Canal+. À travers huit épisodes, nous suivions le quotidien de ces filles de joie du XIXe siècle, enfermées dans leur bordel de luxe parisien, le bien nommé « Le Paradis ». Au programme : sexe et émancipation de la femme. Une véritable bouffée d’air frais dans le secteur très codifié et coincé (du cu…) des fictions françaises. Cette première saison faisait le pari d’oser un peu plus que la concurrence, ce qui avait eu le mérite de montrer, qu'en France, on était enfin capables de s'aligner sur les auteurs US du câble américain.
Cependant, quelques scènes gratuites et un scénario en demi‑teinte ne concluaient pas de manière totalement satisfaisante la courageuse initiative. On attendait donc avec une impatience non feinte cette saison 2, qui s’est fait attendre plus de deux ans. Las, tout le monde est rentré dans le rang : chassez le naturel, il revient au galop…
Les auteurs de cette saison opèrent un tel retour en arrière qu’ils font même régresser la série. Il ne s’agit plus cette fois de mettre en scène l’émancipation de la femme, mais de la faire entrer dans le rang (chacune des protagonistes passe son temps à chercher la protection d’un homme). Vidée de sa substance, la série mise tout sur son esthétisme et son parti pris d'allier systématiquement musique contemporaine et scènes osées. Mais très vite, ces séquences, le plus souvent filmées au ralenti, deviennent répétitives et singulièrement insupportables. Pour se consoler, les fans de la série pourront s’arrêter sur la performance des comédiens (tous très investis il est vrai). Mais pour le sexe, il faudra aller voir ailleurs. Tout est aseptisé, dénaturé et caché : un comble pour une série qui s’intitule Maison close.
Au final, tout ce qui avait entrepris d’audacieux (même maladroitement) lors de la première saison a littéralement disparu de cet opus. Les auteurs US de Spartacus, Banshee, Girls et autres Boss peuvent dormir tranquilles : niveau audace et sexe, on reste à des années‑lumière de nos homologues américains ou anglais.