Maigret
L’enquête de Maigret (Gérard Depardieu) sur la mort d’une jeune fille tâtonne. Aucun indice, aucun témoin, rien ne permet de l’identifier. Sa rencontre avec une jeune marginale débarquée de province le bouleversera au point de raviver un souvenir traumatique…
Grisaille ouatée
En 1958, le personnage culte de la littérature policière fait sa dernière apparition au cinéma dans Maigret tend un piège avec l’immense Jean Gabin dirigé par Jean Delannoy. Admirateur inconditionnel de Simenon, Patrice Leconte se lance dans un projet d’adaptation en 2019.
Succédant à la version télévisuelle de Claude Boissol (1973), Maigret et la jeune femme morte s’offre le grand écran, porté par un Gérard Depardieu à l’interprétation sobre et empathique. L’imper du célèbre commissaire lui sied autant que la profonde solitude qu’il traîne dans les quartiers parisiens plongés dans la grisaille ouatée du chef‑opérateur Yves Angelo (Blanche comme neige, Présidents).
De noir et de deuil
En tentant de découvrir l’identité de la jeune femme assassinée, Maigret remue un épisode de son passé intime. À chaque zone d’ombre, sa résonance avec un deuil impossible. Après Gabin et Bruno Cremer (série diffusée sur France 2 entre 1991 et 2005), nul autre que Depardieu pour couver tant de mélancolie sous la stature imposante du commissaire à la pipe et à la filiation brisée.