Magnolia
C’est une journée à peu près comme les autres sous le soleil de Californie. Dans quelques heures, Earl Partridge va mourir. Sa jeune femme, Linda, qui convoitait sa fortune, devrait se réjouir. Et pourtant… Elle tente de révoquer son testament pour apaiser sa conscience, en vain. Le vieil homme n’a plus qu’un désir : revoir le fils qu’il a jadis abandonné et, pour cela, il ne peut compter que sur son infirmier dévoué.
Frank Mackey, le fils renié, est aujourd’hui devenu un véritable gourou cathodique de la séduction masculine. Dans son émission quotidienne, il harangue des hordes de mâles. Mais combien de temps le masque va‑t‑il pouvoir tenir ? Et puis il y a Jimmy Gator, le célébrissime et vieillissant animateur TV incarnant les valeurs familiales, Jim Kurring, un modeste agent de police refusant la violence, Claudia la paumée ne croyant ni à l’amour ni à la vérité… Toutes ces vies se débattent, se frôlent, s’entrecroisent au gré des hasards et du destin. Certains cherchent le pardon, d’autres simplement une issue. Une folle histoire humaine.
Un chassé‑croisé mené de main de maître par Paul Thomas Anderson, qui réfléchit sur la notion de pardon et de repentir avec un lyrisme et une force incroyables. Malgré quelques ramifications inutiles, le réalisateur ne s’égare que très rarement sur des chemins hasardeux, ne traîne pas en longueur (malgré les trois heures du film) et ménage une dernière partie intense et émouvante.