par Paco Altura
25 septembre 2015 - 15h58

Maggie

année
2015
Réalisateur
InterprètesArnold Schwarzenegger, Abigail Breslin, Joely Richardson, Douglas M. Griffin, JD Evermore
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Dans un monde dévoré par un virus vorace, un père veuf, Wade, retrouve sa fille fugueuse, Maggie. Celle-ci, contaminée, va hélas rejoindre à brève échéance les quelques zombies qui ont échappé à l'armée. Bien que l'issue de la maladie de sa fille ne fasse aucun doute, Wade ramène Maggie à la ferme familiale pour vivre encore quelques jours avec elle.

L'épidémie zombie à peine esquissée n'est ici clairement qu'un prétexte visuel à un drame familial minimaliste. Les amateurs de The Walking Dead ou des films de Romero passeront donc leur chemin. Les fans du Schwarzy des années 80 aussi. Car Schwarzenegger (Wade) ne va ici sauver ni le monde ni personne, mais simplement tenter de profiter des derniers feux de sa fille, sur le point de disparaître.

Contre toute attente, celui qu'on surnommait jadis le « chêne autrichien » incarne avec conviction et sans excès de pathos un personnage vulnérable, sensible, marqué par le deuil et manifestement incapable d'affronter l'issue fatale qui s'annonce. Schwarzenegger tient là le rôle le plus riche et ‑il le dit lui‑même dans les bonus‑ le plus humain de sa carrière. Sa performance est surprenante et émouvante, tout comme d'ailleurs celle d'Abigail Breslin (Maggie) qui sait garder à son personnage d'ado condamnée une vraie charge émotionnelle malgré un maquillage de plus en plus éprouvant à mesure qu'avance la zombification.

L'esthétique crépusculaire choisie par le réalisateur Henry Hobson est sinon subtile, en tout cas cohérente et bien ouvragée. Néanmoins, le film ne convainc pas totalement, souffrant de défauts de construction qui lézardent sa construction. D'une part, la relation Wade/Maggie aurait mérité d'être plus dense et nourrie. On esquisse plus qu'on n'expérimente les relations entre Wade et sa fille. Le film s'égare aussi un moment dans la chronique adolescente et escamote temporairement ‑et selon nous très malencontreusement‑ le personnage central du père à un moment crucial de la narration.

Si Henry Hobson réussit avec beaucoup de sensibilité un final déchirant et surprenant, son récit ne se remet jamais complètement de ce gros trou d'air momentané. Et la chose est fort dommage au regard des efforts remarquables consentis par Arnold Schwarzenegger et Abigail Breslin.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
28/09/2015
image
BD-50, 95', zone B
2.40
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS HD Master Audio 5.1
Français Audiodescription
Anglais DTS HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
7
10
image
L'esthétique crépusculaire du film rappelle ‑la chose est intentionnelle comme le révèle le réalisateur dans le making of‑ les célèbres photos de la Grande Dépression aux États‑Unis. Une esthétique de cendre et de terre, étouffante et réussie, qui transforme le moindre rai de lumière (feu, bougies) en angoissantes étincelles dans la nuit éternelle. Des choix esthétiques forts qui estompent toutefois un peu trop les détails à l'image. Même en HD.
5
10
son
Un travail très propre aussi bien en VO qu'en VF. Ce huis‑clos funèbre ne recèle cependant aucun moment de bravoure sonore qui mettrait particulièrement en valeur les pistes sonores.
3
10
bonus
- Making of (18')
- Scène coupée (2')
- Commentaire audio (VO non sous-titrée)
Le making of s'attache à quelques aspects intéressants, notamment la densité de l'interprétation d'Arnold Schwarzenegger et l'esthétique choisie par le réalisateur. Malheureusement, les autres acteurs sont un peu délaissés et la thématique sur l'esthétique singulière du film reste à peine esquissée. La scène coupée montre quant à elle une séquence effectivement redondante avec une scène similaire du film. On espérait enfin beaucoup du commentaire audio du réalisateur : le propos, pour le coup très dense, est hélas en pure VO sans le moindre sous-titre pour les non‑anglophones...
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !