Mafia Inc.
Montréal. Depuis trois générations, les Gamache habillent la famille mafieuse Paterno. Intégré au clan depuis l’adolescence, Vince (Marc‑André Grondin, C.R.A.Z.Y) n’a pas souhaité marcher dans les pas de son père tailleur. De retour d’Amérique du Sud, il monte un gros coup afin d’impressionner le parrain Frank Paterno (Sergio Castellitto).
Librement adapté de l’enquête (et best‑seller) Mafia Inc. : grandeur et misère du clan sicilien au Québec (André Cédilot et André Noël, 2010), le film de Daniel Grou (Podz) appréhende le milieu très confidentiel de la mafia montréalaise avec sa hiérarchie pyramidale et ses rapports de force séculaires. On suit ainsi le parcours périlleux de Vince, outsider complexé par ce clan qui l’a certes formé mais dont l’allégeance connaît aussi ses limites. En concurrence inavouée avec son ami de longue date Giaco Paterno (Donny Falsetti), Vince refoule son désir de reconnaissance à l’égard du Don. À travers ce récit de filiation contrariée, les pères communiquent au lieu de dégainer ‑magnifique scène dans laquelle Henri Gamache (Gilbert Sicotte) et le Don évoquent la perpétuation de leurs liens‑ et les fils finissent par s’entretuer.
Sur le terrain balisé des films de mafia, Mafia Inc. distille (pour notre plus grand plaisir) les références au Parrain (un homme de main demande si les cannolis ne sont pas empoisonnés, les fêtes de famille qui précèdent la tragédie) et propose, in fine, un thriller assez violent de bonne facture.
À noter, la combinaison décomplexée de trois langues (« What the fuck, va fanculo calisse de tabarnak ! ») qui fait son petit effet comique.