Madame Bovary
Dans la France du XIXe siècle, Emma Bovary (Isabelle Huppert), fille d’un paysan normand, épouse un médecin de campagne falot. Son quotidien ennuyeux, en plus de cette union insipide, pousse la jeune femme dans des romances adultérines. Elle pense alors s’échapper avec un hobereau local, se jette dans les bras d’un clerc et dépense des sommes astronomiques dans de luxueuses parures.
Madame Bovary de Gustave Flaubert « était écrit pour le cinéma », confiait Chabrol à propos de son adaptation guidée par « les sons, les gestes, les mouvements » de ce chef‑d’œuvre de la littérature. Biberonnée aux romans à l’eau de rose, attirée par les légèretés mondaines, notre célèbre provinciale n’aurait pas trouvé meilleure incarnation qu’Isabelle Huppert. Tour à tour naïf et impérieux au contact d’amants sans scrupules, son personnage lutte contre une vie ordinaire. Quand bien même ce désir, si puissant et légitime, la mène à sa perte, le cinéaste se passe bien de la juger en lui réservant une place tout à fait singulière au milieu des hommes grotesques et des « mœurs de province » étriquées, celle d’une héroïne tragique et universelle.
« Nous sommes toutes des Madame Bovary » soutenait la dessinatrice britannique Posy Simmonds, auteur du roman graphique Gemma Bovery porté à l’écran en 2014 par Anne Fontaine.