par Paco Altura
07 mars 2014 - 15h55

Mad Men saison 6

année
2013
Créateur
InterprètesJon Hamm, Elisabeth Moss, Vincent Kartheiser, January Jones, Christina Hendricks, John Slattery
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

En 1968, le rêve américain est balayé par la guerre du Vietnam et une insécurité croissante. Les publicitaires de l’agence ont d’autant plus de mal à survivre à une concurrence de plus en plus sauvage que leur directeur créatif, Don Draper, paraît en totale panne d’inspiration.

Cette saison 6 de Mad Men offre une expérience déstabilisante. Situé en 1968, le cadre historique (années psychédéliques, montée des violences raciales, guerre du Vietnam et cynisme politique) de cette avant‑dernière saison paraissait propice à stimuler le créateur de la série, Matthew Weiner. Le challenge était ardu, les saisons 4 et surtout 5 s’étant révélées d’authentiques chefs‑d'œuvre télévisuels, de pures gemmes combinant subtilité du propos, personnages ciselés et mise en image ouvragée. Mais rien ne paraissait vraiment impossible à une équipe habituée à tutoyer l’excellence. Et patatras ! Mad Men percute les 70’s en se métamorphosant en feuilleton !

Au fil des années, beaucoup ont pu reprocher à la série son rythme flegmatique, parfois même sa « trop grande » (sic !) subtilité. Avec cette saison 6, Weiner et son équipe semblent avoir un peu trop bien entendu ces reproches. Un véritable maelstrom s’empare du récit : portes qui claquent, expériences psychotropes en pagaille, drames, violences, retours de flamme, come‑back inespérés et même émergence d’un étrange alter ego de Don Draper… On n’a pas une seconde de répit ! Tous, à l’exception de Draper (Jon Hamm) justement, paraissent possédés et gesticulent dans une farandole forcenée. En grossissant ‑à peine‑ le trait, on aurait presque envie de dire que, si la patte artistique de Matthew Weiner n’était pas toujours bien présente (dialogues raffinés, mise en image soignée), cette saison 6 pourrait presque s'intituler Amour, gloire et publicité.

Heureusement, quelques repères perdurent. Le Rocher de Gibraltar de la série, Don Draper, maintient ferme sa course suicidaire droit sur un iceberg. Et, alors que l’épilogue se profile, Matthew Weimer sort enfin de son trip scénaristique. Il livre et réalise sans prévenir un final magistralement écrit et mis en scène qui met tout le monde, Draper en première ligne, au pied du mur. On souffle. On tremble. On a eu très peur de perdre Mad Men

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Tous publics
Prix : 45,14 €
disponibilité
12/03/2014
image
3 BD-50, 650', zone B
1.77
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master audio 5.1
Anglais DTS-HD Master audio 5.1
sous-titres
Français
7
10
image
Image et cadrage sont, traditionnellement, des points très forts de la série. Ici, le travail sur les couleurs psychédéliques est intéressant malgré une légère dérive dans les tons orangés. Le master offre une image détaillée (très beaux regards) mais affectée d'un grain omniprésent. La chose pourrait n'être qu'une patine d'époque mais se révèle en fait un vrai défaut lors de nombreuses scènes filmées en lumière faible, notamment les nocturnes dans l'appartement de Don Draper.
8
10
son
Une piste audio VO impeccable qui offre des ambiances bien présentes, une spatialisation nerveuse, des dialogues parfaitement équilibrés et qui donne très agréablement de la voix lors des finals d'épisode, chaque fois mis en musique avec un morceau différent. La VF reste un poil en dessous (dialogues parfois trop frontaux) et booste artificiellement la puissance des passages musicaux en fin d'épisode (manque de naturel). La VOST s'impose dès lors d'elle‑même.
8
10
bonus
- Du côté des stars : tous les succès de l'année 1967 (25')
- Les années LSD (documentaire) (29')
- La reconstitution d'une époque (26')
Des bonus denses, passionnants et assez inattendus ! « Du côté des stars » reconstitue une fausse émission TV sur tous les succès ciné, musique et scène de l'année 1967. Très amusant, mais un poil long, ce vrai faux programme d'époque (image en N&B), régulièrement interrompu par de savoureuses publicités d'époque, donne mieux que n'importe quel discours la température artistique de la période où démarre cette saison 6. Le documentaire « Les années LSD » offre lui un point de vue documenté et nuancé sur la vie, la démarche et l'héritage du « pape » du LSD, Timothy Leary. Paradoxalement, le bonus le plus attendu (« La reconstitution d'une époque » sur la conception méticuleuse des décors et des objets d'époque, le créateur de la série Matthew Weimer étant connu pour son souci maniaque du détail) est aussi le moins intéressant. Très, trop pédagogique, le document reste sage dans la forme et souffre en prime de gros problèmes de mixage audio sur les voix des intervenants (chef décorateur, accessoiriste, superviseur artistique...).
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