Mad Love in New York
Harley (Arielle Holmes) et Ilya (Caleb Landry Jones) traînent à la fois leur amour et leur dépendance à la drogue dans les rues de New York. De conflits relationnels en lutte perdue d’avance contre l'addiction, le jeune couple s’enfonce inexorablement.
New York vibre dans l’ADN de Josh et Benny Safdie, ayant grandi dans le Queens puis à Manhattan, les deux frangins faisaient de leur ville un personnage à part entière, abritant les retrouvailles d’un père et de ses enfants dans Lenny and the Kids en 2009.
Leur nouveau film explore désormais une facette plus ténébreuse et souterraine de cette mégapole convertie en jungle. Ancienne toxicomane, Arielle Holmes se retrouve confrontée à son passé à travers ce rôle d’une extrême dureté. Caméra embarquée, toujours au plus près des visages et des corps afin d’en révéler l’usure en dépit de leur jeunesse, Mad Love in New York n’offre décidément aucune échappatoire à Harley et les autres drogués qui composent son quotidien. Il n’y a qu’à voir ces plans serrés qui les rivent autant à des foyers miteux qu'au ciel plombé de Central Park.
Impossible, par ailleurs, de ne pas connecter cette tragédie de l’addiction à Panique à Needle Park (1971) de Jerry Schatzberg. À l’instar d’Helen (Kitty Winn) et Bobby (Al Pacino), Harley et Ilya tentent quelques pas vers l’horizon ‑en témoigne leur voyage déceptif pour la Floride‑, mais reculent aussitôt vers les démons qui les séparent. Sans espoir.