par Laurence Mijoin
20 mai 2010 - 10h49

Ma vie pour la tienne

VO
My Sister's Keeper
année
2009
Réalisateur
InterprètesCameron Diaz, Jason Patric, Abigail Breslin, Sofia Vassilieva, Evan Ellingson, Alec Baldwin
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Attention, ce qui suit dévoile des moments clefs de l’intrigue.

La jeune Kate (Sofia Vassilieva) est atteinte d’une leucémie. Lorsque ses parents (Cameron Diaz et Jason Patric) apprennent sa maladie, ils décident, sur les conseils d’un médecin, d’avoir un autre enfant, programmé génétiquement pour être donneur compatible. Cet enfant‑médicament, c’est Anna (Abigail Breslin, Little Miss Sunshine), qui n’a jamais rechigné à donner son sang et sa moelle lorsque sa sœur en avait besoin. Consciente d’avoir été créée dans le seul but de sauver son aînée, lasse des opérations et des séjours répétés à l’hôpital, effrayée par le don d’un rein dont Kate aura besoin pour survivre, Anna dit stop. Elle engage un avocat (Alec Baldwin) pour obtenir son émancipation médicale. Sa mère, ancienne avocate, va plaider sa cause contre sa fille.

Le postulat de départ de Ma vie pour la tienne, adaptation du roman de l’Américaine Jodi Picoult par Nick Cassavetes, avait de quoi surprendre : une fillette se rebelle contre ses parents et devient procédurière pour exister aux yeux des siens. Mais au‑delà du caractère insolite d’un tel procès, ce sont les questions éthiques soulevées par cette histoire de famille souffrante qui devaient monopoliser l’attention du cinéaste. Ce sujet possédait un puissant potentiel subversif. Peut‑on renoncer à aider un proche pour faire valoir ses droits en tant qu’être humain ? Peut‑on mettre en danger une vie humaine pour en sauver une autre, sans aucune garantie de réussite ? Peut‑on se reproduire dans le but avoué de sauver son enfant malade ? À l’heure où les débats sur le clonage humain et thérapeutique font rage, toutes ces problématiques permettaient plus que jamais d’y puiser un film à thèse, laissant toutes les parties s’exprimer.

Si Nick Cassavetes prend soin de donner la parole à chacun de ses personnages (nombreuses voix off), il dépose trop vite les armes en retournant au mélodrame, genre qu’il affectionne particulièrement (N’oublie jamais, She’s so Lovely, John Q.), mais se fourvoie avec un rebondissement ruinant le propos d’origine, qui opposait le libre arbitre à l’abnégation et au don de soi.

Outre les quelques clichés pour illustrer le bonheur fugitif (ralentis, bulles de savon, promenade en famille sur une plage de Californie, musique omniprésente), tous les protagonistes portent de lourds fardeaux, même les personnages secondaires (la juge qui a perdu sa fille dans un accident de la route, l’avocat au mystérieux problème de santé, le grand frère dyslexique, la malade qui a perdu son petit ami, lui aussi frappé par le cancer…). Un peu comme si toute la misère du monde s’était abattue sur un même film. Dommage, les interprétations au diapason de Cameron Diaz, émouvante mère courage obsédée par ce combat contre la mort, et des trois enfants valant à elles seules que l’on s’attarde sur ce drame en demi‑teinte.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
dvd
cover
My Sister's Keeper
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
23/06/2010
image
DVD-9, 104', zone 2
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français
5
10
image
Pour réchauffer ce mélodrame, Nick Cassavetes lui confère des teintes chaudes. Mais le rouge se fait trop présent, manquant de naturel, surtout sur les visages. De plus, la copie semble couverte d’un voile, masquant les détails et atténuant les contours. Un master à la définition insuffisante et qui aurait mérité un meilleur piqué.
7
10
son
La piste anglaise est à privilégier ici, le doublage français ne parvenant pas à restituer l'intensité de jeu des acteurs, Cameron Diaz et Abigail Breslin en tête. La version originale s'avère également plus naturelle dans la spatialisation des dialogues. Hélas, le 5.1 se fait trop discret, utilisant les canaux arrière principalement pour la musique et négligeant trop souvent les bruits d'ambiance. Mais il faut avouer que le film, à l'atmosphère intimiste et cotonneuse, ne se prêtait pas forcément aux effets sonores.
2
10
bonus
- Scènes coupées (16')
- Bandes-annonces
Les quelques scènes coupées n'apportent pas grand‑chose de plus, si ce n'est la présence plus appuyée du père.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !