par Jean-Baptiste Thoret
03 janvier 2014 - 12h30

Ma vie avec Liberace

VO
Behind the Candelabra
année
2013
Réalisateur
InterprètesMichael Douglas, Matt Damon, Dan Aykroyd, Scott Bakula, Rob Lowe, Paul Reiser, Paul Reiser
éditeur
genre
sortie
28/10/2024
notes
critique
7
10
label
A

Michael Douglas, 69 ans, est reparti du dernier Festival de Cannes bredouille, et pourtant, sa performance géniale de folle kitsch et vieillissante dans le Liberace de Steven Soderbergh (sorte de Dick Rivers version US en couple avec un Matt Damon blondinet méconnaissable, à moins de se souvenir de François Valery), restera comme l’un des moments éclatants du Festival 2013. Présenté par l’intéressé lui‑même ‑Steven Soderbergh‑ comme son dernier film, Ma vie avec Liberace s’intéresse à une figure peu connue Outre‑Atlantique : Liberace, pianiste virtuose et fantasque, artiste extravagant, bête de scène, amoureux de l’excès sous toutes ses formes (vestimentaire surtout) et inventeur du bling dont l’influence se repère aussi bien chez Elton John que Lady Gaga. Un soir de 1977, dans sa loge, il croise la route de Scott, un jeune homme plus jeune issu d’un milieu social différent. Ensemble, ils vont vivre une drôle d’histoire d’amour, à la fois tendre et orageuse, tandis que sur les plateaux de télévision et dans ses interviews, Liberace continue de faire croire à son hétérosexualité et invente une relation amoureuse avec une célèbre patineuse. Adapté de l’autobiographie de Scott Thorson, amant de la star interprété par Mat Damon, Ma vie avec Liberace avance sur le fil du rasoir : au moindre faux pas, à la moindre faute de goût, le film aurait pu basculer dans la vulgarité et le glauque en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Pourtant, Soderbergh, qui signe ici l’un de ses meilleurs films, trouve le ton juste et s’en remet presque intégralement au jeu de ses deux acteurs principaux, étonnants de bout en bout. Cependant, il manque à ce film, comme à la plupart des films de Soderbergh, un feu, une passion, un souffle qui parviendrait à transformer son élégance en puissance. Privé de distributeurs en salles aux États‑Unis, Ma vie avec Liberace n’a connu là‑bas qu’une diffusion télévisuelle (sur la chaîne HBO), mais a réuni plus de 11 millions de téléspectateurs.

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Behind the Candelabra
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
21/01/2014
image
BD-50, 118', zone B
1.77
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, français imposé sur la VO
5
10
image
Une image dans le plus pur style Soderberghien, à la sauce Hamilton par‑dessus le marché pour l'ancrage dans les années 70/80. Des filtres jaunes, un rendu doucereux, des lumières surdosées, un côté artificiel hyper‑travaillé et parfaitement dosé. Tout pour plaire à Liberace : du bling bling à outrance. Mais l'ensemble n'est jamais grossier ni laid. Un exploit. Bien entendu, les défauts sont peu nombreux hormis quelques plans flous en arrière‑plan. Pas sûr que le DVD du film soit aussi « clinquant » que ce Blu‑Ray.
4
10
son
Ce n'est pas vraiment la vie artistique de Liberace qui est mise en valeur ici, d'où une partie sonore moins travaillée que l'image. Il n'empêche, la VO pleine de peps et d'énergie, colle parfaitement aux frasques et aux envolées lyriques de Liberace. Encore plus lors des scènes de spectacle où la présence des enceintes arrière en VO est indéniablement plus éloquente qu'en VF. Ne vous fiez donc pas au débit légèrement supérieur de cette dernière, qui manque étonnamment de texture, dépouillée de sa substance pour laisser filtrer essentiellement les voix doublées.
2
10
bonus
- Making of (14')
- Featurette
- Bandes-annonces
Sous ses airs de teaser promo, ce making of, morceau de bravoure de cette interactivité plutôt light, distille bon nombre d'informations enrichissantes. Sur les vrais personnages bien sûr, mais aussi sur les sensations des comédiens. Matt Damon avoue par exemple avoir eu quelques secondes de réticence lors de la scène de la sortie de piscine en slip blanc (scène qui se termine par une embrassade fougueuse avec Michael Douglas allongé sur un transat), le tout filmé par une caméra montée sur grue (donc à proximité) et de surcroît devant sa mère, présente ce jour‑là sur le plateau de tournage. On apprend par ailleurs que les décors kitsch et baroques ont représenté un immense défi (la maison de Zaza Gabor a notamment servi de décor), tout comme le stylisme (les vrais costumes de Liberace ont été prêtés pour réaliser des copies allégées, certains d'entre eux pesant à l'origine plus de 50 kilos !). Quant à Scott Thorson, l'amant de Liberace, il vit aujourd'hui à Reno, Nevada.
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