M:I:III
Le visage ensanglanté, Ethan Hunt est installé sur une chaise, les membres entravés, impuissant. Face à lui, Owen Davian menace de son arme Julia, la femme qu'il aime. Son ennemi compte jusqu'à dix. S'il ne parle pas, il devra assister à son exécution de sang-froid.
Quelques semaines plus tôt, Hunt avait quitté le service actif de la Force Mission Impossible pour un poste de formateur moins exposé. Il espérait mener une existence plus paisible et consacrer un maximum de temps à celle qu'il venait d'épouser. Mais Lindsey, sa meilleure élève, a été faite prisonnière à Berlin. Ethan et son équipe ont décidé de lui porter secours.
Dix ans après Brian De Palma et six ans après John Woo, J.J. Abrams, le réalisateur de Lost, s'attaque à la franchise avec force et détermination. John Carnahan (Narc) et David Fincher (Seven) ont laissé tomber pour cause de différends artistiques avec Tom Cruise. Calibré comme le pilote d'une série TV au budget pharaonique (150 millions de dollars), M:I:III doit frapper vite et fort. Pour cela, J.J. Abrams met en scène un spectacle fun et parfaitement minuté, enchaînant cascades, fusillades et vols planés avec un timing d’horloger suisse. Un feu d’artifice rutilant entièrement dévoué à la star du film : Tom Cruise.
Au final, ce troisième opus est une succession d’explosions spectaculaires et de monstrueux morceaux de bravoure. Un gymkhana de luxe orchestré par une musique symphonique, bourré de gadgets, de belles créatures et de grosses cylindrées, avec en ligne de mire un méchant parfaitement crédible sous les traits poupons de Philip Seymour Hoffman (Truman Capote).
Abrams relève donc le gant et passe du petit au grand écran sans perdre sa signature scénaristique, tout en répondant aux exigences de la franchise et de sa star. Mission (impossible) réussie.