par Carole Lépinay
04 janvier 2022 - 18h32

Lux Aeterna

année
2019
Réalisateur
InterprètesBéatrice Dalle, Charlotte Gainsbourg, Abbey Lee, Félix Maritaud, Karl Glusman, Calude-Emmanuelle Gajan-Maull
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Pour son premier film, Béatrice Dalle dirige Charlotte Gainsbourg dans le rôle d’une sorcière condamnée au bûcher. Soumis à un producteur nocif et à une organisation bordélique, le tournage sombre bientôt dans un chaos vertigineux.


Film de commande de la fondation Yves Saint‑Laurent, Lux Aeterna permet au réalisateur d’Irréversible de mettre ses expérimentations formelles au service d’une réflexion autour des limites de la création et de la représentativité féminine. De façon inexorable, Béatrice Dalle se retrouve dépossédée de sa légitimité de réalisatrice sur un plateau dominé par un DOP (directeur photo) fou furieux. Dans les coulisses, l’ambiance délétère annonce le désastre à venir entre un producteur médisant et des membres du staff en roue libre, tandis que l’énergie créatrice côtoie aussi bien le sexisme (un réalisateur frustré décrète la péremption de Charlotte Gainsbourg) que les intérêts mesquins.


Réunies pour la première fois à l’écran, Béatrice Dalle (délicieusement hystérique) et Charlotte Gainsbourg n’hésitent pas à improviser dans ce moyen métrage (51 minutes) dispensé de scénario, dont le magnétisme magique infuse la lumière et l’espace sonore jusqu’au choc hallucinatoire.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
04/05/2021
image
1 BD-50 + 1 DVD-9, 51', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
1.33/2.35
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français
7
10
image

Couleurs saturées, split‑screens à gogo, voici un choc visuel qui ne ressemble à rien d'autre qu'à du Gaspar Noé. Les aplats de rouge et de vert dévorent littéralement l'écran tandis qu'une sorte d'intimité avec les personnages se crée naturellement malgré l'invasion d'artifices visuels inhabituels. Surprenant.

7
10
son

Un 5.1 à privilégier pour l'ambiance sonore globale même si les nombreux dialogues peuvent très bien se satisfaire de la stéréo à l'aspect pourtant très « collé ». Au final, image et son forment un univers singulier à contre‑courant de nos habitudes de visionnage. Et il est parfois bénéfique de bousculer ses habitudes…

7
10
bonus
- Flicker (un film de Tony Conrad) (30')
- Le sabbat des sorcières (extrait d'Häxan, la sorcellerie à travers les âges) (12')
- Diaporama de photos de tournage (6')
- Bande-annonce

Cinéaste expérimental (mais aussi musicien et compositeur d'avant‑garde, artiste sonore et vidéo), Tony Conrad (1940‑2016) a marqué la culture contemporaine avec une œuvre protéiforme et des contributions innovantes. Réalisé en 16 mm, Flicker (1965) se présente comme une succession d'écrans noir et blanc créant un effet stroboscopique. L'intensité formelle est telle qu'il arrache le spectateur de sa passivité et le convie à une expérience sensorielle inédite. 

 

Puis un extrait du terrifiant film‑documentaire Häxan, la sorcellerie à travers les âges (1922) de Benjamin Christensen, dans lequel une vieille tisserande accusée de sorcellerie passe aux aveux sous la torture des inquisiteurs.

 

Lux in tenebris : entre noir et blanc lumineux et couleurs saturées, retour en diaporama sur le tournage du film avec les magnifiques photos de plateau de Tom Kan.

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