Lux Aeterna
Pour son premier film, Béatrice Dalle dirige Charlotte Gainsbourg dans le rôle d’une sorcière condamnée au bûcher. Soumis à un producteur nocif et à une organisation bordélique, le tournage sombre bientôt dans un chaos vertigineux.
Film de commande de la fondation Yves Saint‑Laurent, Lux Aeterna permet au réalisateur d’Irréversible de mettre ses expérimentations formelles au service d’une réflexion autour des limites de la création et de la représentativité féminine. De façon inexorable, Béatrice Dalle se retrouve dépossédée de sa légitimité de réalisatrice sur un plateau dominé par un DOP (directeur photo) fou furieux. Dans les coulisses, l’ambiance délétère annonce le désastre à venir entre un producteur médisant et des membres du staff en roue libre, tandis que l’énergie créatrice côtoie aussi bien le sexisme (un réalisateur frustré décrète la péremption de Charlotte Gainsbourg) que les intérêts mesquins.
Réunies pour la première fois à l’écran, Béatrice Dalle (délicieusement hystérique) et Charlotte Gainsbourg n’hésitent pas à improviser dans ce moyen métrage (51 minutes) dispensé de scénario, dont le magnétisme magique infuse la lumière et l’espace sonore jusqu’au choc hallucinatoire.