par Cédric Melon
22 mai 2012 - 17h39

Luther saisons 1 & 2

année
2009
Créateur
InterprètesIdris Elba, Ruth Wilson, Paul McGann, Dermot Crowley
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Diffusée en 2010 sur la BBC, Luther est une nouvelle série policière britannique, brûlante et sans concession. Loin d'être juste « une série policière de plus » dans un paysage cathodique déjà bien fourni, elle bouscule les conventions, repousse les frontières de la noirceur et impose dès les premières minutes un héros hors normes.

Son nom est Luther. John Luther. Il est Anglais, bon flic et mari très énervé. Sa femme a décidé de le quitter. Mais l'affaire qui occupe ses pensées est un double homicide dont il soupçonne immédiatement Alice Morgan (Ruth Wilson), la fille du couple assassiné, d’être la meurtrière. L’opposition entre deux tempéraments que tout oppose va très vite prendre une tournure inattendue…

Luther est en fait l’adaptation de l’œuvre de Neil Cross, auteur de polars britannique et scénariste de plusieurs épisodes de l’excellente série MI5. Il multiplie d'ailleurs les références à celle‑ci, mais aussi cinématographiques, le couple Alice/Luther faisant inévitablement écho à la relation ambiguë qu’entretiennent Hannibal Lecter et Clarice Sterling dans le Silence des agneaux de Jonathan Demme. Quelques épisodes de la saison 2 font même penser à Saw, tandis que d'autres renvoient carrément aux meilleurs fins limiers cathodiques, sans jamais avoir à souffrir la comparaison. Des références parfaitement assumées par Neil Cross lui‑même, qui définit son héros comme étant « un mélange de Sherlock Holmes et de Columbo ».

John Luther, c’est Idris Elba, aussi charismatique qu’impressionnant, errant dans un Londres cosmopolite et poisseux. Il interprétait Stinger Bell dans la série culte Sur écoute et sera bientôt à l’affiche de l’un des films de SF les plus attendus de l’année, Prometheus de Ridley Scott.

Sur l’ensemble des deux premières saisons (six et quatre épisodes), l’atmosphère est singulière, à commencer par le générique alternant images de scène de crime et silhouette du héros, qui semblent se confondre avant de se découper dans un océan de sang, le tout bercé par une musique langoureuse et énigmatique de Massive Attack (Paradise Circus). Attention, certaines scènes, d’une rare violence, sont à réserver à un public averti.

Autre particularité toute britannique : Luther n’est pas armé (comme les vrais policiers anglais, sauf exception), et ce détail n’est pas anodin quand il s’agit pour lui d’appréhender des criminels armés ou de trouver des solutions alternatives qui forcent parfois le respect. Bref, Luther, c’est l’assurance pour les amateurs de polars noirs de passer un excellent moment.

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dvd
cover
- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
22/05/2012
image
4 DVD, 52' x 10, zone 2
1.78
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 2.0
Anglais Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français
8
10
image
Quel style ces Anglais ! Noire et intense, cette image un peu austère et pourtant très graphique est un vrai petit délice. Aucune ruelle glauque de Londres ne nous échappe pour une immersion totale aux côtés du héros. Quant aux cadrages, ils enferment le plus souvent les personnages dans des voies sans issues ou les plongent dans des situations inextricables… Une série soignée dans ses moindres recoins.
5
10
son
Ambiance épurée, lancinante, presque envoûtante. Chaque épisode s'ouvre sur le titre Paradise Circus de Massive Attack et se termine sur un morceau tout aussi pointu. Y'a pas à dire, les Anglo‑Saxons s'y connaissent en culture musicale. Bon, sinon, le reste du temps, enclenchez tout de même un de vos modes Dolby Pro Logic 2 pour muscler et spatialiser un peu ces bandes‑son. Attention, VO obligatoire pour le jeu des comédiens.
5
10
bonus
- Luther : le monde d'un vrai dissident (29')
Un chouette documentaire capté sur les lieux de tournage, aussi original dans le fond que dans la forme (on retrouve les mêmes cadrages borderline, les mêmes couleurs automnales). L'équipe revient ainsi sur le scénario, la réalisation, les comédiens et la production. Une vraie valeur ajoutée.
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