Lumière d'été
Dans un hôtel des Pyrénées niché en altitude, Michèle (Madeleine Robinson) attend l’arrivée de son amant Roland (Pierre Brasseur). Sa grande beauté éblouit aussi bien le richissime Patrice (Paul Bernard) que Julien (Georges Marchal), modeste ouvrier. Cricri (Madeleine Renaud), la propriétaire de l’hôtel, folle amoureuse de Patrice, ne voit pas sa présence d’un bon œil. Bientôt, des rivalités apparaissent.
Jean Grémillon est un cinéaste trop peu connu et pourtant l’auteur d’excellents films influencés par le réalisme poétique des années 40. Dans Lumière d’été, le chassé‑croisé amoureux orchestre l’arc fataliste vers lequel les personnages sont inexorablement propulsés.
À travers les méandres de ce triangle infernal, la délation et les conflits d’intérêts (fléaux majeurs de l’Occupation) se profilent derrière le terrible secret liant Cricri à Patrice. Par ailleurs, la déflagration régulière des mines, provenant du chantier mitoyen de l’hôtel, agit comme une sentinelle sonore, un rappel hors-champ que la guerre, en 1942, est loin d’être achevée. Un classique à redécouvrir.