Lullaby
Sam (Rupert Friend), libraire et musicien de jazz, est en arrêt depuis la disparition de son épouse Joséphine (Sarah Wayne Callies). Tandis qu’il s’obstine à rester dans la chambre d’hôtel qu’ils ont jadis occupée et attend que le téléphone sonne, au cas où sa défunte réapparaîtrait, une jeune fille prénommée Pi (Clémence Poésy) débarque brutalement, squatte la salle de bains et lui demande de chanter pour elle. Grâce à ses visites régulières et remplies d’originalité, Sam va peu à peu retrouver un sens à son existence, ainsi que le goût de la musique.
Tout d’abord, Lullaby est une affaire d’ambiance : un hôtel new‑yorkais aux dédales tamisés, un décor digne d’un film noir, des matières chatoyantes, des fauteuils en cuir et des parois hospitalières. L’hôtel tenu par un réceptionniste d’une générosité à tomber (le grand Forest Whitaker) est un lieu de passage, de rencontre et, souvent, de perdition.
Puis, arrive la puissance cathartique de l’art, unique échappatoire de ces deux solitudes éraflées : lui se remet au jazz pour mieux exprimer ses fêlures, elle, collectionne les images issues de pellicules de film. Cependant, malgré toute la beauté de son environnement, Lullaby se pense un peu trop comme comédie romantique décalée et consciente d’elle‑même.