London Nights
D’un côté, Axl (Fernando Tielve), jeune Espagnol venu à Londres pour y retrouver son père qu’il n’a jamais connu. De l’autre, la Française Véra (Déborah François), qui tombe amoureuse d’un jeune musicien mais décide d’une règle : ne jamais donner son prénom à l’autre, se revoir dans des lieux et à des dates fixés d’un commun accord. Axl et Véra n'ont que deux points communs : ils ont 20 ans et squattent le même entrepôt londonien.
Avec London Nights, le réalisateur Alexis Dos Santos semble chercher son style comme un adolescent le ferait avec sa garde‑robe, tâtonnant pour savoir ce qu’il souhaite vraiment faire de ses dix doigts. Un peu comme ses personnages d’ailleurs, portraits à peine esquissés et parfaitement inconsistants d’une jeune génération perpétuellement plongée dans un spleen nébuleux et paralysée par une apathie tellement caricaturale qu’elle en devient agaçante.
Le metteur en scène affiche une posture assez prétentieuse, cherchant la pose arty, qu’il s’agisse du montage haché, de la photo volontairement délavée (malgré les teintes acidulées) ou de la surabondance de voix off (les protagonistes ne s’expriment quasiment jamais de manière directe). Et de Londres, on ne voit quasiment rien, ce qui empêche le film de trouver son identité et de s’inscrire totalement dans cette capitale bouillonnante, dont on ne perçoit l’influence qu’à travers la bande originale.
Un long métrage au scénario faiblard dont on ne parvient pas à saisir la nécessité, prétexte à la rencontre artificielle de personnages bohèmes en pleine crise existentielle.