Limitless
Un écrivain en panne d'inspiration vivant reclus dans un appartement miteux tombe sur une drogue surpuissante appelée NZT, capable de décupler les capacités intellectuelles et de faire appel aux fameux 80% de notre cerveau non utilisés. Eddie Morra (Bradley Cooper, Very Bad Trip, convainquant) devient ainsi en l'espace de quelques semaines à peine un auteur reconnu et une huile de Wall Street, engendrant les billets verts et récupérant au passage son ex‑petite amie. Et de un, les femmes seraient vénales. Et de deux, se droguer, ça ferait gagner de l'argent. Jusqu'ici, difficile de corroborer la thèse douteuse de Limitless.
Mais le film ne cesse de surprendre, dans son traitement d'image d'abord (ambiance brute et crue pour les phases sans les fameuses pilules magiques, lumineuse et fluide avec le NZT), ensuite, dans ses rebondissements et changements de braquets incessants. Aux limites de la science‑fiction, du film de gangsters (les bad guys aussi veulent s'élever sur l'échelle sociale) et du thriller (quand son stock diminue, il suffit de piquer celui du voisin), Limitless pose au final une question pas si bête : à quoi serions‑nous prêts pour devenir plus intelligents ? Visiblement à tout.
Bancal, parfois borderline et trop facile (De Niro nous replisse les yeux à tout bout de champ), Limitless, littéralement porté par Bradley Cooper, parvient finalement à nous emporter dans son trip pas si bad que cela.