Libre
Au début des années 80, Bruno Sulak, un ancien légionnaire de même pas 30 ans, sillonne la France et braque des supermarchés avec une politesse désarmante. Mammouth, Continent, Cora, il s’agit de vider les caisses de ces grandes enseignes sans faire de vagues, ni de victimes. Stationnée devant, sa petite amie Annie (Léa Luce Busato) gère le chrono, toujours prête à démarrer. Un rituel délinquant parfaitement orchestré par un Arsène Lupin gentleman sans aspérités.
Car outre son côté glamour et désinvolte, le personnage de Sulak tel que Mélanie Laurent le présente dans son nouveau film Libre (la réalisatrice de Voleuses a manifestement sa carte Privilège chez Prime), apparaît insipide et peu crédible. La faute d’une part à l’acteur Lucas Bravo, le beau gosse fadasse d’Emily in Paris, et d’autre part, à ce que raconte finalement ce biopic qui effleure à peine la mécanique imperturbable du film de casse pour se concentrer sur la cavale romantique entre le braqueur inoffensif et sa complice.
Dilués dans des scènes intimes répétitives, les hold‑up à deux de tension font flop. À défaut d’une réalisation flamboyante (il y avait pourtant de quoi faire en passant du rayon conserves à la joaillerie de luxe), on subit les mouvements hasardeux de la caméra, les ralentis au top du cliché et une poignée d’effets de style pour faire joli mais qui ne sauveront pas les faiblesses d’un scénario paresseux et convenu.