par Laurence Mijoin
27 septembre 2011 - 11h26

Les voyages de Gulliver

VO
Gulliver's Travels
année
2010
Réalisateur
InterprètesJack Black, Jason Segel, Emily Blunt, Amanda Peet, Billy Connolly, Chris O'Dowd
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Lemuel Gulliver (Jack Black) est responsable du service courrier dans un groupe de presse. Un poste pépère, une bonne planque qui lui permet de jouer à Guitar Hero pendant les heures creuses, et qu’il n’a jamais vraiment pensé quitter. Il faut dire que la belle rédactrice du service voyages (Amanda Peet) ne le laisse pas indifférent. Mais voilà que se présente une occasion en or pour se rapprocher d’elle et la séduire : lui présenter un article bien écrit (en réalité un copier‑coller d'Internet) et accepter un reportage dans le Triangle des Bermudes. Une zone réputée à risque, et pour cause… Lemuel Gulliver, pris dans une violente tempête, échoue sur l’île de Lilliput…

Cette adaptation du roman éponyme de Jonathan Swift (1721) à la sauce postmoderniste ne fait que rendre gloire au « grand » Jack Black, cabotinant ici dans l’un de ses numéros de geek traîne‑savates. On l’adorait pourtant chez Michel Gondry (Soyez sympa, rembobinez) ou Ben Stiller (Disjoncté, Tonnerre sous les tropiques). Mais ici, même s'il semble s’en donner à cœur joie, à l'image de toute la troupe de comédiens (bien que l’on se demande ce que la craquante Emily Blunt et le génial Jason Segel de How I Met Your Mother sont venus faire dans cette galère), on finit par être las de ses gesticulations, comme un interminable ego trip. Le comédien est de tous les plans, écœure par sa présence et risque bien de se mettre à dos une bonne partie de son fidèle public.

Quid du film d’aventures et de la critique de la société chère à Swift ? Rien. Ni les plus jeunes ni les adultes n'y trouveront leur compte. Et l’humour bas du front ‑ou sous le caleçon, c’est selon‑ finit de nous achever. À moins que ce ne soit l’orgie de références à la société de consommation et du divertissement de masse. Attention, il ne faut pas se méprendre : nous aussi, on aime Star Wars, les écrans tactiles et le Coca‑Cola. Mais était‑ce bien utile de reléguer le géant héros au rang de simple consommateur de base, personnage très ordinaire confronté à une situation extraordinaire ? Si c’est pour vendre à certaines marques du temps de cerveau disponible, c’est réussi.

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Gulliver's Travels
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
06/07/2011
image
1 BD-50 + 1 DVD-9, 85', zones B et C
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Allemand DTS 5.1
Russe DTS 5.1
Hongrois Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, néerlandais, allemand, russe, arabe, anglais, hébreu, hongrois, estonien, islandais
7
10
image
Comme pour la plupart des récents blockbusters, la copie de ces Voyages de Gulliver garantit une belle qualité d'image, à défaut d'un bon film. Mais c'est surtout en pleine lumière que l'on apprécie le plus la colorimétrie très pop, la finesse du piqué et la stabilité des aplats. Sur certains plans sombres, la compression est parfois légèrement visible, notamment sur les noirs. Mais globalement, les gros plans parfaitement détaillés, la profondeur de champ appréciable et les contrastes soutenus garantissent un vrai plaisir de visionnage. Dommage que niveau effets spéciaux, certaines incrustations ne soient pas à la hauteur…
8
10
son
Les pas lourds du géant Jack Black se font entendre sans problème, le subwoofer garantissant un bon niveau de basses, percutantes et vibrantes. C'était évidemment la moindre des choses pour un tel film, dont les deux pistes VO (DTS‑HD Master Audio 5.1) et VF (DTS 5.1) délivrent une spatialisation quasi équivalente. Les canaux arrière sont subtilement utilisés, et l'ensemble gagne en dynamisme lors des scènes de batailles ou d'action. Satisfaisant, même si l'on préférera la piste anglaise, ne serait‑ce que pour l'accent british des Lilliputiens et l'aura plus statutaire de l'ensemble.
5
10
bonus
- La vie après l'école du cinéma : Rob Letterman (22')
- Scènes inédites (15')
- Petit et grand (8')
- Fox Movie Channel présente : dans la peau du personnage avec Jack Black (6')
- Jack Black pense en grand (6')
- Première mondiale (6')
- La chorégraphie de la séquence finale (6')
- Je ne sais pas… avec Lemuel Gulliver (5')
- Fox Movie Channel présente : dans la peau du personnage avec Jason Segel (5')
- Pendant la pause (4')
- Bêtisier (1')
- Jeu baby-foot
- DVD du film
- Deux bonus BD Live : cours de danse de Jack et focus sur le travail des comédiens avec les fonds verts (6')
La galette a beau être truffée d'une bonne douzaine de bonus, aucun ne parvient vraiment à retenir notre attention. On décerne d'ailleurs le même problème dans l'interactivité que dans le film : tout tourne autour de Jack Black, ou presque. Là encore, il n'hésite pas à se mettre en scène dans des saynètes dispensables, comme dans le supplément « Je ne sais pas… avec Lemuel Gulliver » où il s'amuse autour des mythes du Triangle des Bermudes ou du monstre du Loch Ness… Déçus par le film, on attendait au moins un bon bonus sur les effets spéciaux (travail sur les jeux d'échelle et répétitions des acteurs face au fond vert trop rapidement abordés dans les bonus BD Live). On n'en verra finalement que très peu, cet aspect étant trop survolé pour s'avérer véritablement accrocheur. La bonne humeur qui régnait sur le plateau est toutefois assez communicative. Mais là encore, on aurait aimé un bêtisier digne de ce nom (1'30 !). On peine à croire qu'ils ne disposaient pas de suffisamment de matière.
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