Les USA contre John Lennon
La guerre du Vietnam, les mouvements protestataires, les activistes de tous poils, les Black Panthers, Bobby Seale, la convention Démocrate de Chicago en 1968, la marche anti-guerre de 1967 à Washington, les hippies, le massacre de Kent State, etc. Soit un énième documentaire sur l’Amérique des années 60 et 70, celles des émeutes, du Watergate, du fiasco asiatique et d’un chaos politique et social intégral.
Mais Leaf et Scheinfeld ont choisi de raconter la période en suivant la trajectoire de John Lennon, ex-Beatles inoffensif devenu militant anti-guerre à la fin des années 60. Nourri d’innombrables témoignages (du vétéran Ron Kovic au présentateur de CBS Walter Cronkite, en passant par le journaliste Carl Bernstein, Bobby Seale, Jerry Rubin et le gouverneur McGovern), le film suit les méthodes ultra-médiatiques utilisées par Lennon et sa compagne Yoko Ono afin de délivrer un message de paix, anti-violent et très inspiré par Martin Luther King et Gandhi.
Pourtant, au fil des années, des fameux « bed-in » d’Amsterdam et de Montréal jusqu’à la composition de l’hymne anti-guerre Let’s Give Peace a Chance, le ton se durcit entre le Lennon et les autorités américaines qui, comme avec la plupart des activistes de l’époque, instrumentalisent le FBI afin de le faire taire.
Un documentaire un peu brouillon, qui surestime sans doute le rôle joué par Lennon dans la contestation des Seventies, mais qui offre un retour passionnant sur un moment-clé et chargé de l’histoire des États-Unis.