Les trois prochains jours
John et sa femme Lara (Russell Crowe et Elizabeth Banks) coulaient des jours heureux avant que Lara ne soit arrêtée pour un meurtre qu’elle nie avoir commis. Trois ans plus tard, John tente de maintenir à flot une famille en pleine décomposition, élève seul son jeune fils et essaie, dans le même temps, de prouver l’innocence de sa femme.
Jusqu’au jour où, suite à une dépression de sa dulcinée qui menace de se suicider, il réalise qu’il ne lui reste plus qu’une seule solution : la faire évader. John, professeur d’université sans histoires, plonge alors dans les méandres de l’illégalité.
Si on compare Les trois prochains jours au film français Pour elle de Fred Cavayé (2008), dont il est le remake, on trouvera peu de différences (c’est parfois du copier‑coller intégral), sinon un savoir‑faire américain qui, dans le genre (le thriller dramatique), reste pour l’instant indépassable. Soit un sens de l’action et du détail qui manquait à l’original.
Pourtant, le dernier film très hollywoodien de Paul Haggis (Collision, Dans la vallée d’Elah) se contente d’internationaliser le récit, de booster l’attirail pauvret que déployait Vincent Lindon dans Pour elle (ici, Crowe se balade en hélico au‑dessus du pénitencier, roule en berline de luxe et ne quitte jamais ses smartphones des yeux), de supprimer ce qui aurait pu choquer les ligues puritaines (l’ouverture sensuelle du film de Cavayé, avec corps nus et entrelacés, est ici remplacée par un petit dîner en ville), et de rappeler que dans l’Amérique post‑11 septembre, les dispositifs de sécurité se sont considérablement renforcés, compliquant un peu plus l’évasion de Lara. Un film efficace mais sans âme.