Les tribulations d'une caissière
Son père souffrant d’une grave maladie, Solweig (Déborah François) doit mettre de côté ses études littéraires pour subvenir aux besoins de son petit frère. Elle se retrouve donc caissière chez Parody, un centre commercial comme tant d’autres, avec son lot de clients désagréables et un supérieur très à l’aise dans son statut de petit chef suffisant.
Pour contrer ce quotidien pas toujours drôle, la jeune femme tient un blog, qui lui permet d’extérioriser son ressenti, même si elle peut aussi compter sur la solidarité de ses collègues. Mais bientôt déboule le prince charmant, qui pourrait changer sa vie.
Adaptation du roman éponyme d’Anna Sam, Les tribulations d’une caissière veut nous faire croire qu’au‑delà d’un individualisme cynique, il existe des liens authentiques entre des êtres que le système tente de robotiser (la séquence de prise de bec entre les caissières, interrompue par une accolade du type « de toute façon, nous sommes toutes logées à la même enseigne », est un exemple parmi d’autres). Sans compter le centre commercial filmé comme un théâtre de guignols haut en couleur, aux antipodes de sa glauquitude originelle.
Charles (Nicolas Giraud), le prince prévisible déboulant d’une commodité scénaristique, arrive à point nommé et prouve qu’un acteur de théâtre, issu qui plus est d’une classe privilégiée, peut se permettre d’infimes états d’âme (partir ou pas à la rencontre de la mystérieuse caissière) et négliger les impératifs de sa profession. Contrairement à Solweig qui, en dehors de son exutoire virtuel, doit refouler ses sentiments, au profit de sa survie alimentaire. Pas très subtil.