Les témoins du Mal
Pédiatre de profession, Francesca (Ana Torrent) souffre d’une dépression post‑natale. Elle et son compagnon décident alors de s’installer dans une grande bâtisse isolée pour élever leur bébé au calme. Obsédée par le bien‑être de son enfant, la jeune maman passe ses nuits auprès du berceau. Peu à peu, elle se met à percevoir des bruits étranges provenant du grenier…
Ces dernières années, une vague de films fantastiques espagnols a déferlé et a eu l’avantage d’injecter du sang neuf à un genre parfois engoncé dans ses codes, l’histoire politique espagnole devenant une source d’inspiration majeure et plutôt bien exploitée. Mais il aura fallu peu de temps pour qu’une certaine frange de ce cinéma se dote de ses propres tics, s’enlise dans ses clichés.
Retournement de situation visible comme le nez au milieu de la figure, histoire d’enfants revenants et de mère esseulée sur fond de mystères religieux, tous les poncifs du genre sont convoqués dans Les témoins du Mal, qui n'est pas sans rappeler L’orphelinat de Juan Antonio Bayona ou les films de Jaume Balaguero (Darkness, La secte sans nom, Fragile), en moins réussi.
Si le manque de moyens n’est pas étranger à la facture de ce salmigondis (images de synthèse inesthétiques et brouillonnes, notamment), le réalisateur Elio Quiroga ne se rattrape hélas ni sur la narration, confuse, ni sur la mise en scène, dont les séquences de dialogues ressemblent cruellement à celles d’une sitcom. Un film pavé de bonnes intentions (le thème des No‑Do, films de propagande durant la dictature franquiste), mais au rythme mal maîtrisé et aux jeux d’acteurs à l’encéphalogramme plat.