par Paco Altura
19 mai 2015 - 17h05

Les souvenirs

année
2014
Réalisateur
InterprètesMichel Blanc, Annie Cordy, Mathieu Spinosi, Chantal Lauby, William Lebghil, Flore Bonaventura
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Romain a 23 ans. En attendant le grand amour, il accepte un job de réceptionniste dans un hôtel. Michel, son père, vit mal son départ à la retraite et délaisse sa femme Nathalie. Michel, inquiet pour la santé de sa mère Madeleine, la place plus ou moins d’autorité dans une maison de retraite, un endroit que Madeleine déteste. La vieille dame décide de fuguer. Romain va partir à sa recherche.

Mine de rien, Jean‑Paul Rouve réussit un petit exploit : évoquer le poids des souvenirs, la vieillesse, le rapport aux personnes âgées, la mort, la peur de la retraite, autrement dit des thèmes « lourds » pour ne pas dire plombants, avec une légèreté quasi miraculeuse.

Le trait ferme et juste permet au récit d’osciller avec beaucoup de grâce entre émotion et humour sans presque jamais se laisser aller à l’à‑peu‑près ni perdre le tempo. Dans son entreprise, Jean‑Paul Rouve est porté par un casting parfait : Annie Cordy campe une Madeleine délicate et grave, à cent coudées d'une Tata Yoyo braillarde ou de ces insupportables grand‑mères faussement pêchues de cinéma. Mathieu Spinosi et Michel Blanc excellent tous deux dans la partition père‑fils, et le récit offre aussi de savoureux apartés à d’excellents seconds rôles (William Lebghil, Audrey Lamy).

Dans cet orchestre mené de main de maître, tous les instruments jouent au mieux, à l’exception peut-être de Chantal Lauby qui, en raison d’un personnage plus esquissé, manque d’espace pour développer sa partition. La chose est un poil dommage, tout comme les ultimes minutes un peu guimauve, mais il faut reconnaître à Jean‑Paul Rouve une réelle pugnacité ‑le film a été tourné dans des conditions financières difficiles qui ne transparaissent jamais à l’écran‑, une créativité remarquable ‑géniale trouvaille scénaristique du pompiste philosophe‑ et surtout une maturité artistique bluffante qui laisse augurer de grandes choses dans les années à venir.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
20/05/2015
image
BD-50, 93', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, anglais
7
10
image
Une jolie image dotée d'un léger grain et d'une patine à l'ancienne subtile. Aucun problème d'encodage à déplorer à l'exception d'un mini passage de nuit où le tableau de bord lumineux d'une voiture « casse » un peu les yeux. La netteté n'est néanmoins pas optimale.
8
10
son
Un formidable cocon sonore qui offre un bel écrin aux voix et aux dialogues, et crée des capsules sonores (voiture, extérieur, école) offrant une ambiance limpide. On n'est pas dans le show‑off plein les oreilles, juste dans un subtil et délicat travail d'orfèvrerie sonore.
5
10
bonus
- Interview de Jean-Paul Rouve et de son co-scénariste David Foenkinos par Christophe Carrière (34')
- Clip Que reste-t-il de nos amours ? par Julien Doré (4')
L'interview de Jean‑Paul Rouve et son co‑scénariste, le romancier David Foenkinos, est géniale. On perçoit l'intense complicité entre les deux hommes. Tous deux sont très drôles, jamais langue de bois (interrogations initiales de Foenkinos sur Annie Cordy) et offrent de généreuses tranches d'anecdotes, évoquent de façon vivante le travail sur l'équilibre entre émotion et comédie ou les conditions « commando » de tournage. De bout en bout, un vrai petit bijou de bonus. Rebelote avec le clip de Julien Doré qui démontre ses qualités d'interprétation sur un standard chausse‑trappe.
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