Les sœurs Brontë
Dans l’Angleterre victorienne, Charlotte (Marie‑France Pisier), Emily (Isabelle Adjani), Anne (Isabelle Huppert) et leur frère Barnwell (Pascal Greggory) habitent le comté du Yorkshire, parcouru par la lande et tourmenté par le vent. L’âpreté de la région les contraint à un quotidien austère, auquel s’ajoute une éducation stricte infligée par leur père, fervent catholique, et leur tante inflexible.
Pour échapper à ces carcans, la fratrie se réfugie dans l’écriture, s’exile en Europe afin d’y apprendre le français ou exerce la fonction de précepteur pour une famille aisée. Barnwell, follement épris de la maîtresse de maison, y laisse peu à peu sa santé, tandis que ses sœurs tentent d’imposer leurs œuvres dans l’univers encore cloisonné et misogyne de la littérature.
Un biopic classieux, avec en tête d’affiche deux grandes actrices incontournables, dont les drames confortent les personnages presque naturellement dans la voie cathartique empruntée par leurs récits fictifs. Comme si le réalisateur André Téchiné avait extrait le potentiel tragique de leurs expériences pour transmettre un vertige et un souffle uniques à ces vies d’exception, bien que raccourcies par la maladie.
Nominé au Festival de Cannes en 1979, Les sœurs Brontë obtint deux César (photographie et montage) en 1980, sans toutefois bénéficier de l’engouement de la critique.